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mardi 14 septembre 2010

Pour en finir avec le destin

Ah! Le destin! En général, on le comprend comme le fait que notre vie est déjà "prévue", "planifiée", qu'une horloge tourne pour nous, indiquant à quel moment nous allons vivre telle situation ou telle autre, notamment le moment de notre mort. On ne peut y échapper. On va dire de quelqu'un qui a eu un accident que c'était "son destin". À quelqu'un qui a un cancer, que "c'était écrit". À quelqu'un qui meurt, que c'était "son heure"... Une certaine compréhension de certains passages de la Bible encourage cette croyance. Par exemple, dans le "Notre Père", certaines personnes comprennent le "que ta volonté soit faite" comme suit: "que le destin de tous et de toutes arrive comme Tu l'as décidé". Sur le plan vocationnel, on peut penser que Dieu a déjà décidé pour nous de notre état de vie et que nous devons le trouver pour être heureux, et que nous ne serons jamais tout à fait heureux tant que nous ne l'aurons pas trouvé...

Pourtant, Dieu nous laisse souverainement libres. Complètement. Tout à fait. Les seules limites de notre liberté tiennent aux limites de notre univers fini, notamment celles de notre corps. À part ça, nous reconnaissons que nous sommes profondément libres. Vous en doutez? Rappelons-nous alors que Dieu nous a laissé Le tuer sur une croix. N'est-ce pas là une immense liberté? La possibilité de tuer Dieu... Notre liberté pourrait-elle aller plus loin?

Nous sommes libres. Il n'existe pas d'horloge indiquant l'heure de notre mort ni d'aucun autre événement de notre vie. La volonté de Dieu n'est pas un destin écrit d'avance mais une interpellation à accueillir l'amour de Dieu pour nous et à aimer nous aussi et une promesse de soutien à qui veut aimer comme le Christ nous aime. "Que ta volonté soit faite" signifie: "que nous fassions ta volonté, que nous nous aimions les uns les autres en vérité, et que nous agissions en conséquence".

Même sur le plan vocationnel, Dieu n'exige pas de nous que nous vivions dans tel état de vie ou tel autre. Le discernement vocationnnel ne consiste pas à trouver "notre destin", mais à discerner où nos forces d'amour seront les plus fécondes. Et elles peuvent être fécondes dans plusieurs états de vie différents. "Être appelé au célibat" par exemple, veut dire "mes forces d'amour seront les plus fécondes dans le célibat, je le ressens, je l'ai expérimenté et je continue". Ça ne veut pas dire qu'on n'est pas attiré à vivre un projet d'amour à deux. Ça veut juste dire qu'on fait le choix d'y renoncer pour choisir un état de vie autre dans lequel nous sentons sereinement que nos forces d'amour pourront le mieux se déployer, avec l'assurance que Dieu nous accorde la grâce qu'il faut et qu'Il continuera à nous l'accorder.

Dans l'Écriture, quand le Christ parle de "son heure", ou que nous devons nous préparer pour sa venue, qu'il est "l'heure" ou pas, nous avons pris l'habitude de penser à notre mort, le moment où le Christ finira de nous accueillir dans l'éternité. Pourtant, le Christ est constamment là, présent. Sa venue, c'est maintenant.C'est maintenant qu'Il nous invite à l'amour, qu'Il nous en donne la force, qu'Il nous éclaire et nous guide. Il n'est pas question ici de destin...

On m'objectera que Dieu qui est présent à toute l'Histoire en même temps sait déjà ce qui va nous arriver, donc que c'est décidé d'avance... Je ne sais pas comment Dieu voit le présent ni l'éternité. Ce que je sais, c'est qu'Il est présent, justement. Il ne s'occupe que du présent. Il n'y a pas un millier de Denis à des âges différents dans le passé et le futur, que Dieu regarde aller. Il n'y en a qu'un, en marche, au présent. Un seul à qui Dieu tend la main, maintenant.

Bref, pour un chrétien, pour une chrétienne, le destin, ça n'existe pas. Point. Ce qui existe, c'est la Vie offerte par Dieu à laquelle est rattachée une interpellation de l'Esprit à accueillir son amour, à l'aimer librement ainsi que soi-même et les autres. À nous de choisir!

1 commentaire:

  1. salut Denis,
    ça veut dire que tu ne crois pas en des esprits, bon ou mauvais?
    RoseMarie

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