Plusieurs communautés ne peuvent plus vivre de célébrations eucharistiques à chaque dimanche, notamment à cause du manque de prêtres. Nous sommes néanmoins un peuple appelé à se rassembler le dimanche et à le faire autour du Christ Parole de Dieu et de son Écriture.
Mgr Lacroix nous invite à vivre ces célébrations sans communion. J'appuie Mgr et je suis très heureux de cette décision. Voici pourquoi.
Ma raison principale est que si on communiait lors de ces célébrations, selon moi, on y perdrait sur le sens de l'eucharistie et sur le sens de la Parole.
On y perdrait d'abord sur le sens de l'eucharistie. En effet, l'eucharistie est d'abord le rassemblement dans l'Esprit des chrétiens et des chrétiennes qui rendent grâce au Père du don de son Fils qui fait mourir notre péché et notre finitude sur la croix pour nous ouvrir à l'éternité divine. L'eucharistie dépasse donc le simple fait de communier au pain eucharistique. La communion se vit dans toute la célébration eucharistique et pas seulement à ce moment. C'est toute la célébration eucharistique qui est communion au Corps du Christ, communion qui culmine avec la communion physique au Corps du Christ présent dans l'hostie consacrée. Dans une célébration dominicale de la Parole avec communion, on réduirait l'eucharistie à la communion physique à l'hostie consacrée. On ferait de l'eucharistie une machine distributrice d'hosties consacrées. Or, elle est tellement plus que ça!
On y perdrait aussi sur le sens de la Parole car ce qui amènerait les gens à des célébrations de la Parole avec communion eucharistique, d'après ce qu'on me dit autour de moi, ce serait justement la communion eucharistique. Comment voit-on la Parole, l'Écriture, à ce moment-là? On semble la voir comme un apéro, ou, pire, une formalité, qui nous prépare à la réception de l'hostie consacrée. Or, elle est tellement plus que ça! L'Écriture est l'une des plus grandes formes de présence du Christ parmi nous. Célébrer autour de l'Écriture est une façon extraordinaire de vivre la communion entre nous, nous qui sommes le Corps du Christ qui en est la tête.
Je ne nie pas la présence de la réserve eucharistique et sa raison d'être: la communion de nos frères et soeurs malades qui n'ont pu venir se rassembler avec nous le dimanche. Mais justement, on aurait avantage à revenir à la raison d'être originale de la réserve eucharistique. Elle n'est pas prévue pour avoir assez d'hosties consacrées pour la prochaine eucharistie ni pour communier lors des célébrations dominicales de la Parole. Elle est là pour nos membres absents qui n'ont pu venir prier avec nous pour une cause majeure: la maladie.
Tentant de pousser au bout les idées exprimées bien succinctement ci-haut, je doute de la pertinence de la communion au pain eucharistique lors de l'Office de la Passion du vendredi saint qui ne comporte pas d'eucharistie...
Ce ne sera pas facile de faire comprendre l'absence de communion durant les célébrations dominicales de la Parole, en particulier pour les personnes plus âgées qui ont été élevées dans la mentalité que la communion au pain eucharistique était d'une telle importance qu'on a négligé de leur présenter l'importance des autres moyens de communion entre nous et avec Dieu. Avec de bonnes rencontres d'informations et de catéchèse, nous y arriverons.
Il faudra faire attention à notre langage d'ailleurs car il pourra y avoir une communion réelle entre les participants et avec Dieu, pour peu que la célébration soit quelque peu soignée, dans un climat fraternel et avec la bonne volonté des personnes présentes. On ne devrait donc pas dire comme j'ai écrit dans le titre de mon article, à dessein, qu'il y aurait absence de communion lors de ces célébrations. Il y aura absence de communion au pain eucharistique mais il y aura réelle communion. Soulignons-le et, surtout, vivons-le!
Au plaisir de communier avec vous le dimanche de plusieurs façons différentes!
Denis
Mgr Lacroix nous invite à vivre ces célébrations sans communion. J'appuie Mgr et je suis très heureux de cette décision. Voici pourquoi.
Ma raison principale est que si on communiait lors de ces célébrations, selon moi, on y perdrait sur le sens de l'eucharistie et sur le sens de la Parole.
On y perdrait d'abord sur le sens de l'eucharistie. En effet, l'eucharistie est d'abord le rassemblement dans l'Esprit des chrétiens et des chrétiennes qui rendent grâce au Père du don de son Fils qui fait mourir notre péché et notre finitude sur la croix pour nous ouvrir à l'éternité divine. L'eucharistie dépasse donc le simple fait de communier au pain eucharistique. La communion se vit dans toute la célébration eucharistique et pas seulement à ce moment. C'est toute la célébration eucharistique qui est communion au Corps du Christ, communion qui culmine avec la communion physique au Corps du Christ présent dans l'hostie consacrée. Dans une célébration dominicale de la Parole avec communion, on réduirait l'eucharistie à la communion physique à l'hostie consacrée. On ferait de l'eucharistie une machine distributrice d'hosties consacrées. Or, elle est tellement plus que ça!
On y perdrait aussi sur le sens de la Parole car ce qui amènerait les gens à des célébrations de la Parole avec communion eucharistique, d'après ce qu'on me dit autour de moi, ce serait justement la communion eucharistique. Comment voit-on la Parole, l'Écriture, à ce moment-là? On semble la voir comme un apéro, ou, pire, une formalité, qui nous prépare à la réception de l'hostie consacrée. Or, elle est tellement plus que ça! L'Écriture est l'une des plus grandes formes de présence du Christ parmi nous. Célébrer autour de l'Écriture est une façon extraordinaire de vivre la communion entre nous, nous qui sommes le Corps du Christ qui en est la tête.
Je ne nie pas la présence de la réserve eucharistique et sa raison d'être: la communion de nos frères et soeurs malades qui n'ont pu venir se rassembler avec nous le dimanche. Mais justement, on aurait avantage à revenir à la raison d'être originale de la réserve eucharistique. Elle n'est pas prévue pour avoir assez d'hosties consacrées pour la prochaine eucharistie ni pour communier lors des célébrations dominicales de la Parole. Elle est là pour nos membres absents qui n'ont pu venir prier avec nous pour une cause majeure: la maladie.
Tentant de pousser au bout les idées exprimées bien succinctement ci-haut, je doute de la pertinence de la communion au pain eucharistique lors de l'Office de la Passion du vendredi saint qui ne comporte pas d'eucharistie...
Ce ne sera pas facile de faire comprendre l'absence de communion durant les célébrations dominicales de la Parole, en particulier pour les personnes plus âgées qui ont été élevées dans la mentalité que la communion au pain eucharistique était d'une telle importance qu'on a négligé de leur présenter l'importance des autres moyens de communion entre nous et avec Dieu. Avec de bonnes rencontres d'informations et de catéchèse, nous y arriverons.
Il faudra faire attention à notre langage d'ailleurs car il pourra y avoir une communion réelle entre les participants et avec Dieu, pour peu que la célébration soit quelque peu soignée, dans un climat fraternel et avec la bonne volonté des personnes présentes. On ne devrait donc pas dire comme j'ai écrit dans le titre de mon article, à dessein, qu'il y aurait absence de communion lors de ces célébrations. Il y aura absence de communion au pain eucharistique mais il y aura réelle communion. Soulignons-le et, surtout, vivons-le!
Au plaisir de communier avec vous le dimanche de plusieurs façons différentes!
Denis
Allô Denis!
RépondreSupprimerC'est une très belle réflexion d'un point de vue théologique. Les arguments "tiennent la route", comme on dit ;-). Mgr Lacroix a sans doute raison et toi aussi d'ailleurs. Je suis théoriquement en accord avec ce point de vue. Mon problème est que concrètement, je n'arrive pas à le vivre de cette façon...Faut croire que la communion "physique" est celle qui me "parle" le plus... "Le Verbe s'est fait chair"... Voilà ce que je réalise pleinement et de manière tangible lorsque la communion au pain eucharistique accompagne une célébration de la Parole.
Et cette communion "physique" au Christ Ressuscité, j'ai bien de la difficulté à m'en passer...Même en sachant et en comprenant qu'il y a d'autres façons de communier. On dirait qu'il y a un vide que ces autres formes de communion n'arrivent pas à combler.
Lorsqu'on touche au domaine du vécu et du ressenti, les rencontres d'informations et de catéchèse ont malheureusement peu d'impact. Je souhaite par contre être une exception ;-) !!!
On aura sans doute l'occasion de s'en reparler...Merci pour ton blogue qui informe et fait réfléchir!
Bye!!
Martine XX
Salut Martine!
SupprimerMoi aussi, le pain eucharistique va me manquer. J'ai aussi des réflexes de peur devant Dieu de temps en temps. Je pense que ça vient de la façon dont on a été élevé et qu'il y a des réflexes anciens, désuets, voire malsains, que nous traînerons pour la vie. Mais il ne faut pas en rester là et s'y complaire. Nous aurons un deuil à vivre (côté négatif) mais aussi une redécouverte de la présence du Christ dans l'Écriture ainsi que de la communion possible entre nous, frères et soeurs (côté positif). Car avouons-le, occasionnellement nous allons à l'eucharistie pour l'action eucharistique comme telle et peu pour nos frères et soeurs.
Cela dit, n'oublions pas que l'eucharistie demeure la forme de célébration et de communion la plus grande et la plus importante et que si on pouvait en avoir dans tous les milieux à tous les dimanches, nous ne serions pas en train de nous poser ces questions.
Je me demande si un certain Esprit Saint ne serait pas en train de saisir cette occasion pour nous faire découvrir quelque chose...
Union de prière!
Denis
Heureusement que vous exprimez ce "manque" de la communion eucharistique. Le nom qu'on donnait il n'y a pas si longtemps à ces célébrations était précisément "ADACE", où le "ACE" veut justement dire "en ATTENTE de célébration eucharistique".
RépondreSupprimerJe crois qu'il y a quelque chose de sain dans cette façon d'accepter qu'à tel moment, on devra attendre avant de communier. Attendre quoi? Attendre que le christ saisisse de façon assez forte des fils (et qui sait, peut-être un jour des filles) qui voudront consacrer leur vie à donner le Corps du Christ au monde.
L'attente risque cependant d'être longue, mais n'est-ce pas le seul chemin viable à long terme: elle sera signe que le Christ vit bien au coeur de la communauté.
Chose sûre, la solution n'est surtout pas dans le fait d'encourager les gens à aller, à titre individuel, là où il y a la messe. C'est la meilleure façon de tuer la communauté!
Il n'y a pas d'autre avenue d'avenir que d'accepter de ressentir le manque, l'absence, avec la conviction que ce n'est pas le Christ qui est absent. Lui, il est présent dans sa Parole ET dans nos frères et soeurs: occasion de cultiver la fraternité non pas comme une simple convenance sociale, mais comme une réelle communion au Christ.
J'approuve! L'Esprit n'a pas fini de nous parler avec cette situation. Prions pour pouvoir lire et interpréter avec discernement ses signes!
SupprimerEn passant, depuis quand me vouvoies-tu? ;-)
SupprimerSalut frère Denis,
RépondreSupprimerJe suis prêt à "signer" ton texte, mais à deux conditions:
1) Si une communauté de fidèles ne peut pas avoir l'eucharistie sans prêtre alors les prêtres ne devraient pas pouvoir célébrer la messe seuls. Règle #1: Un prêtre ne peut pas célébrer l'eucharistie sans une communauté.
2) Si la messe est aussi intimement reliée à une communauté cela amène à la règle #2: Les messes ne pourront qu'être célébrées que dans une église paroissiale (ou chapelle consacrée) à moins d'une raison pastorale valable autorisée par l'ordinaire du lieu.
Salut Anonyme!
Supprimer1) Je t'appuie tout à fait. La célébration eucharistique ne peut avoir lieu sans une communauté et un prêtre. Si l'un des deux manque, il ne devrait pas y avoir eucharistie. Je me questionne beaucoup sur cette pratique où le prêtre célèbre seul. C'est probablement valide au sens canonique du terme mais ça ne tient pas la route théologiquement parlant. D'ailleurs, si je ne me trompe, le père Charles de Foucauld, dans sa chapelle au désert, ne célébrait l'eucharistie que lorsqu"il avait la visite d'une personne catholique. Il pouvait passer des semaines sans eucharistie parce qu'il était le seul catholique du coin.
2) Je trouve intéressante ta proposition. Je me demande à quelles situations tu penses pour établir cette règle. Que doit-elle contrer au juste? Penses-tu au prêtre qui célèbre une eucharistie avec sa famille autour d'une table de pique-nique au beau soleil? Ou au prêtre qui célèbre en privé dans sa maison? Ou...?
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerSalut frère Denis,
RépondreSupprimerOups j'ai appuyé sur le mauvais bouton. Je n'avais pas fini de bien travaillé mon texte, mais bon.
Une autre option (qui nous vient de lointain passé de l'église) c'est de synchroniser une messe avec une célébration d'une paroisse sans prêtre. À la fin de la messe, un fidèle est envoyé avec le pain consacré pour aller le porter à la communauté en prière qui ne peut pas faire eucharistie. Union spirituelle à la prière eucharistique et ecclesia supplet,
Charité et solidarité entre croyants.
Au sujet de la Parole de Dieu, je médite souvent ce texte:
Ce n'est pas à nous de prédire le jour, mais ce jour viendra, où des hommes, des femmes seront appelés de nouveau à prononcer la Parole de Dieu de telle sorte que le monde en sera transformé et renouvelé. Jusqu'à ce jour, la vie des chrétiens sera silencieuse et cachée. Mais il y aura des hommes qui prieront, agiront selon la justice, et attendront le temps de Dieu. Puisses-tu être de ceux-là."
Dietrich Bonhoeffer
De ton frère Denis (qui est en-dedans)
Salut Homonyme que je pense avoir reconnu!
SupprimerJe ne connais pas cette pratique. Entre ça et utiliser la réserve eucharistique, il n'y a que le temps et la route qui les sépare. Je suis plutôt contre.
Elle est parlante ta citation de Bonhoeffer. Merci!