Sérieux ou comique, spirituel ou scientifique, sentimental ou politique, sportif ou cinématographique, gentil... ou peut-être pas... Un blogue comme moi, quoi!

mercredi 27 octobre 2010

Les agentes et agents de pastorale laïques: pour accompagner!

Pendant quelques années, une dissension a eu cours entre les agentes et agents de pastorale laïques et les prêtres sur le titre de pasteur qu'on réserve traditionnellement à l'évêque et au prêtre. Ayant pour ma part discerné que le Seigneur ne m'appelait pas au presbytérat mais à être agent de pastorale laïque, je me suis demandé pendant quelques années comment être pasteur sans être ordonné. Cette question s'est résolue d'elle-même en douceur: avec le temps, je me sens appelé à être frère avec et pour mes frères et soeurs.

Cette question a reçu un éclairage nouveau la semaine passée alors que j'avais la chance de participer au magnifique rassemblement provincial des agentes et agents de pastorale laïques qui a eu lieu les 19, 20 et 21 octobre derniers à Trois-Rivières. Quelqu'un a dit, le premier soir, que nous avions vécu un passage de "pasteurs" à "accompagnateurs, accompagnatrices". Un déclic brûlant s'est opéré en moi. Quelle façon jolie, simple et vraie d'exprimer ce que je ressens depuis quelques années! Oui, je me sens appelé à être frère parmi mes frères et soeurs et pour eux et elles. Plus particulièrement, comme agent de pastorale laïque, ma position est celle de l'accompagnateur. Ma vocation est d'accueillir mes soeurs et mes frères, de les soutenir, de les aider à cheminer, à vivre avec leurs questions et à en chercher les réponses, à "devenir ce qu'ils sont": des personnes uniques aimées de Dieu, appelées à L'aimer en retour par la prière mais aussi par l'amour de soi et du prochain.

Suis-je tout de même "pasteur"? Je le suis dans ma manière d'être, dans ma sollicitude "pastorale" pour autrui, dans ma façon d'accompagner, oui, prenant ainsi exemple sur la sollicitude du Christ Lui-même, comme toute personne baptisée qui est "prêtre, prophète et roi". Mais je ne le suis pas sacramentellement parlant et je ne suis pas signe du Christ Pasteur. Je n'ai pas comme fonction de "diriger" la vie de la communauté au nom du Christ, quoique je le fais en étant membre de l'équipe pastorale et en participant avec les prêtres et les paroissiens et paroissiennes aux prises de décision importantes pour leurs communautés. J'accompagne les gens dans leurs prises de décision. 

Cela dit, on me convaincrait demain matin que je ne suis pas pasteur du tout et que je ne l'ai jamais été que ça ne me dérangerait plus. Je suis un accompagnateur. Voilà ma mission. Voila l'appel que le Christ me lance. Voilà une de mes grandes façons de vivre ma mission de baptisé-confirmé et de participer à la mission du Christ partagée par l'Église. Une de mes vocations particulières, quoi! Avec celles d'être époux et père!

Merci Seigneur de continuer à m'accompagner, Toi le vrai Accompagnateur car je suis un appelé bien imparfait.

Si toi qui me lis tu veux aller plus loin dans ta recherche sur les appels que Dieu te lance, je te suggère d'appeler les responsables de formation de ton diocèse (clique ici pour le diocèse de Québec) ou écris-moi si le coeur t'en dit!

Union de prière!

vendredi 15 octobre 2010

Trois degrés du sacrement de l'Ordre

Je ne suis pas à l'aise avec cette idée de "degrés" du sacrement de l'Ordre, comme si un ou deux d'entre eux avaient plus d'importance qu'un autre alors que ce sont trois sacrements complémentaires et somme toute différents. Juste pour être clair, rappelons-nous que les trois sacrements de l'Ordre sont les suivants:
- le diaconat: les diacres, 
- le presbytérat: les prêtres,
- l'épiscopat: les évêques.

Historiquement, retenons grossièrement que ces trois sacrements partent de l'épiscopat et se réfèrent à lui. Dans les premières communautés chrétiennes, les Douze, choisis par le Christ pour être avec Lui et pour prêcher (Mc 3,14) et les autres apôtres (dont plusieurs étaient les ancêtres des évêques/épiscopes ("epis": sur, au-dessus et "scope": regarder; l'évêque étant donc celui qui  "veille sur") ont eu besoin d'hommes, les diacres, pour s'occuper d'aider matériellement les personnes démunies de la communauté (Ac 6, 1-6).  Ceci les libérant pour l'annonce de la Parole. (Historiquement, il y eut aussi des diaconesses dans l'Histoire de l'Église.) L'Église s'agrandissant et formant de multiples communautés, les évêques ne suffisaient plus à la tâche et ont eu recours à des presbytres ("anciens") pour voir à l'annonce de la Parole et à la direction de la vie des communautés en leurs noms.

Cependant, avec le temps, on a fini par reconnaître que le diacre est signe du Christ Serviteur et nous interpelle au service de la personne pauvre ou souffrante, que l'évêque est signe du Christ Pasteur et qu'en union avec lui, le prêtre aussi est signe du Christ Pasteur, présidant à la vie de Son peuple, lui rappellant qu'il n'existe pas par lui-même mais par l'initiative de Dieu, et que cette création incessante part de l'eucharistie qui nous fait Corps du Christ.

Ces trois sacrements sont devenus des sacrements séparés. On peut être ordonné à l'un sans être ordonné aux autres avant. Oui ça a du sens de choisir un évêque parmi les prêtres car ils sont déjà signes sacramentels du Christ Pasteur et professionnellement ils ont déjà des compétences dans la présidence des communautés chrétiennes. Mais il ne s'agit là que d'une règle de convenance qui ne devrait pas être exclusive. Par exemple, saint Ambroise est devenu évêque sans avoir été prêtre avant.

Je trouve bien triste qu'on oblige les candidats au presbytérat à être ordonnés diacres avant d'être ordonnés prêtres. Il me semble que c'est une perte de temps, un discernement inutile (les deux appels sont différents), et surtout ça me semble une injure au diaconat, une diminution de sa beauté et de son importance pour l'Église.

Cette hiérarchisation de l'Ordre me paraît donc dépassée et injurieuse de chacun de ces sacrements. Je propose qu'on la brise vite fait, un début facile étant de cesser d'ordonner diacres les candidats au presbytérat.

Alors continuons de parler des "trois degrés de l'Ordre" par convenance, pour des raisons historiques et par manque de vocabulaire, mais rappelons-nous que ces trois sacrements ont leurs propres beautés, leurs propres raisons d'être et qu'aucun n'est plus important qu'un autre. Il s'agit de trois services différents pour l'Église. Église qui est construite ainsi: au-dessus, la tête du Corps: le Christ. Puis les membres du corps, les personnes baptisées. Et c'est parce qu'il y a des baptisés qu'il y a des gens choisis parmi eux pour les guider, et non l'inverse... Rappelons-nous-en...

samedi 2 octobre 2010

Pour ou contre l'avortement?

Quelle question difficile... Si vous avez lu mon article précédent, vous savez ce que je pense de l'avortement. Cependant, comme vous, je connais plusieurs femmes qui se sont faites avorter. Pour aucune ça n'a été une décision facile ni agréable. Pour toutes sauf une un sentiment de malaise, voire de remord demeure. Avec deux d'entre elles pour qui l'avortement était un moyen de contraception, je suis en désaccord. Pour les autres, je n'aurais pas aimé être à leur place et je ne sais vraiment pas ce que j'aurais fait. Vraiment.


On peut être pour ou contre l'avortement, soyons admiratifs devant les femmes qui gardent leur fœtus et soyons extrêmement doux, aimables, compréhensifs, accueillants et pleins de sollicitude pour les femmes qui se sont faites avorter. Rappelons-nous la primauté de la conscience par laquelle l'Esprit Saint nous parle et que nous devons constamment éclairer. Rappelons-nous aussi que nous ne sommes pas meilleurs qu'une autre et que nous ne ferions sans doute pas mieux dans des circonstances semblables.


"Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés" (Lc 6,37), nous dit Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie. Soyons en tout temps pleins d'une infinie compassion et prions le seul Maître de la Vie.
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Qu'est-ce qui nous fait humains?

Dans son développement, quand est-ce qu'un ensemble de cellules venant de parents humains devient humain? Plusieurs théories existent. Certaines personnes disent qu'il faut au fœtus des qualités, des aptitudes ou des organes particuliers. Ainsi certaines disent qu'on devient humains à tel nombre de semaines de grossesse, ou quand on peut produire telle sorte de gestes ou de raisonnements.


Cette question peut paraître banale ou idiote. Elle est cependant cruciale quand on se demande quand on peut mettre fin à la vie. Par exemple, pour qu'un avortement ne soit pas un meurtre, à quel nombre de semaines un fœtus devient-il un être humain? Ou peut-on mettre fin à la vie d'une personne plus ou moins lourdement handicapée intellectuellement ou physiquement?


Qu'en est-il pour nous, disciples du Christ? À quel moment devenons-nous humains pour Dieu? Eh! Bien! En fait, personne ne peut répondre à cette question. Il me semble cependant à propos de rappeler un principe moral (dites "éthique" si vous voulez être à la mode), un principe moral donc qui dit: "dans le doute, on s'abstient". Je ne dis pas de cesser de se poser des questions à ce sujet, mais comme nous n'avons pas la réponse, prenons pour acquis que la vie humaine commence dès la conception, dès que le spermatozoïde pénètre dans l'ovule. Ainsi nous serons toujours sûrs de ne pas tuer un être humain.


D'ailleurs, si la cellule née de la rencontre du spermatozoïde et de l'ovule vit, c'est que le Maître de la Vie le veut bien et que son Esprit de Vie est présent en elle. Pour ma part, je crois que nous devenons humains dès la conception et qu'aux yeux de Dieu il n'y a pas de différence entre la première cellule, le fœtus, l'enfant ou l'adulte.


Bonne réflexion!
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