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vendredi 28 janvier 2011

Le sacrement de la réconciliation

Étant réglée l'appellation du sacrement de la pénitence ("poenitentia": conversion et non punition) et de la réconciliation (voir mon précédent article), j'ai pensé vous livrer sur lui quelques réflexions en vrac.

Un sacrement est un signe sensible que Dieu prend pour nous dire qu'Il nous aime. Il a bien d'autres moyens pour ce faire, mais aussi ceux-là en particulier.

Chaque sacrement a quelques éléments bien concrets pour nous parler de cet Amour de Dieu. D'abord, l'Écriture a toujours sa place. La présence des autres membres de la communauté aussi nous parle de l'Amour de Dieu. La présence d'un ou de quelques ministres nous rappelle que Dieu prend l'initiative de nous aimer. Puis chaque sacrement a aussi ses gestes propres qu'on dit "essentiels":

baptême
: eau avec invocation trinitaire,
réconciliation
: prière d'absolution,
eucharistie
: prière eucharistique, pain et vin,
confirmation
: imposition des mains avec prière et onction,
mariage
: échange de consentements,
ordre
: imposition des mains et onction,
onction des malades
: onction.

Chaque sacrement a une dimension communautaire. Ça paraît moins avec le sacrement de la réconciliation, mais il en a une. Avant, il se vivait devant la communauté rassemblée. Maintenant, l'aveu et l'absolution se font en privé, le prêtre représentant Dieu bien sûr mais aussi la communauté. Les autres parties de la célébration du sacrement se font la plupart du temps en communauté: lecture et réflexion autour de l'Écriture, prise de conscience de l'amour extraordinaire de Dieu pour nous, prise de conscience que je ne réponds pas toujours très bien à cet amour (examen de conscience), action de grâce.

Les sacrements sont tous des signes d'amour,mais signifient aussi autre chose (ex.: baptême et confirmation: engagement dans la foi; mariage: engagement en couple et envers une famille…). Celui de la réconciliation ne fait que parler d'amour.

Avant, l'accent était mis sur nos péchés et notre condition pécheresse. C'était centré sur nous et nos "bibittes". On appelait d'ailleurs ce sacrement "pardon", mettant ainsi l'emphase sur nos péchés et la guérison opérée par Dieu. Aujourd'hui, on se recentre (heureusement) sur Dieu et son amour. C'est ça qui est important. Pour mieux visualiser ça, Je vous propose un premier exemple avec un store: quand on ouvre le store le matin au grand soleil, le spectacle est magnifique! On voit cependant la poussière sur les meubles et dans l'air. Mais rappelons-nous que ce qui est important ce n'est pas la poussière, mais le soleil!! Quand nous accueillons Dieu et son Amour en nous, Il éclaire des zones d'ombres et de poussière, mais ce qui est important c'est son Amour et non nos zones d'ombre.

Dieu nous pardonne instantanément dès qu'on fait de quoi de mal. En ce sens, on peut dire qu'on n'est pas pardonné par le sacrement de la réconciliation vu que Dieu nous a déjà pardonné au moment même où on a fait le mal. Par contre, on peut être pardonné et ne pas avoir encore accueilli le pardon… (D'où une raison pour l'appellation de "réconciliation"). On peut être pardonné et ne pas le savoir, ou le savoir et ne pas l'accueillir. On peut pardonner et l'autre ne le sait pas, ou bien le sait mais ne l'accueille pas encore… Dans le sacrement de la réconciliation, on célèbre le pardon (déjà donné) et on laisse Dieu nous travailler le coeur et nous donner la grâce d'accueillir son pardon. En ce sens, on vit le pardon comme on reçoit un baiser d'amour: on aimait déjà avant le baiser. L'amour était déjà donné avant, mais pendant qu'on s'embrasse, on est en train d'aimer et ce baiser renforce l'amour. Dans le sacrement de la réconciliation, on accueille le pardon (déjà donné) de Dieu. On laisse la chance à Dieu de nous travailler le coeur pour accueillir son pardon (déjà donné au moment même où nous avons péché mais pas encore accueilli). On vit le pardon et la relation avec Dieu en est renforcée, une réconciliation s'opère.

Dans le sacrement, Dieu nous redit qu'Il nous aime. Il n'a pas besoin du sacrement pour nous aimer. Il s'en sert pour refaire le lien brisé ou affaibli avec Lui. Il s'en sert pour que nous puissions nous réconcilier avec Lui. C'est un sacrement pour nous, pas pour Lui.

On ne va pas vivre ce sacrement pour énumérer tout ce qu'on a fait de mal depuis le dernier coup qu'on l'a vécu. On y va Pour accueillir l'Amour extraordinaire de Dieu pour nous, pour refaire le lien avec Lui par sa grâce, et chercher la force pour tenir bon dans la préservation et le renforcement de ce lien d'amour entre Dieu et nous. On va donc avouer ce qui nous amène à briser ce lien, dire ce qui nous pèse sur le cœur: une, deux, trois difficultés importantes qui me coupent de Dieu et des autres et qui me fatiguent (et desquelles naissent souvent tous nos autres torts…). Il s'agit de reconnaître et d'avouer "mon péché" qui me fait faire "des péchés".

La sacrement de la pénitence et de la réconciliation, c'est un peu comme dire "Je t'aime": on aime bien avant de le dire, et on le dit souvent, mais le redire c'est une façon de le rappeler et de le réaliser encore, de le rendre présent, car en le disant, on aime. Après que ce "je t'aime" a été prononcé et accueilli, la relation est encore plus forte.

Voici un deuxième exemple avec notre store. Pécher, c'est baisser le store en plein jour. C'est se couper de la lumière du soleil. Le soleil (l'amour de Dieu) luit tout le temps, mais on s'en coupe volontairement. Avec l'aide de Dieu, on peut écarter de temps en temps les lamelles du store et se laisser éclairer un peu (prière, eucharistie, bonnes actions…), mais le vrai moyen de laisser Dieu nous aimer comme Il le souhaite est de lever le store au complet, toujours par la grâce de Dieu: le sacrement de la réconciliation. C'est le meilleur moyen pour laisser Dieu nous inonder le coeur de son amour.

Après avoir parcouru ce ramassis de réflexion concernant le sacrement de la pénitence et de la réconciliation, qu'en dites-vous? En tout cas, moi, je l'aime ce sacrement qui m'aide à mieux approfondir et à accueillir encore et encore cet amour extraordinaire et infini que Dieu nous porte. Je Le remercie de nous en faire cadeau pour pouvoir refaire le lien brisé avec Lui!

Bonne et sainte réconciliation!

Pardon ou réconciliation?

Comme il arrive souvent durant l'Avent, des célébrations communautaires du sacrement de la réconciliation ont été organisées dans plusieurs paroisses. Depuis quelques années, j'entends de plus en plus l'appellation "pardon" au lieu de "réconciliation" pour ce sacrement. Curieusement, cette année, je n'ai pas du tout entendu "réconciliation" dans aucune publicité dont j'ai eu connaissance. De même, aucune mention de la réconciliation durant la célébration à laquelle j'ai participé. On a parlé de pardon. Mais comment donc s'appelle ce sacrement?

Je ne connais pas les dates précises des changements de noms qu'a connus ce sacrement. Selon l'accent mis de l'avant, on l'a compris et appelé différemment au fil du temps. Pour mes grands-parents, c'était la confession ou plus communément la "confesse". Puis pendant quelques années, on l'a appelé le pardon. C'est cette appellation qui était en vogue dans les années 70, quand on m'y a initié. Puis dans les années 80, dans les écoles d'enseignement secondaire et collégial (vous devinez mon âge), on parlait de la réconciliation. Pendant ce temps, dans les facultés de théologie, on parlait du "sacrement de la pénitence et de la réconciliation".

Au milieu des années 90, la CECC (Conférence des évêques catholiques du Canada) sortait un document important à ce sujet, écrit par le père Raymond Vaillancourt. Le sacrement porte alors le nom de "sacrement de la réconciliation des pénitentes et des pénitents". On met l'accent sur l'amour de Dieu et la reprise de la relation brisée par le péché. On met aussi l'insistance sur la qualité de la personne qui veut vivre ce sacrement: une pénitente ou un pénitent, c'est-à-dire une personne qui veut vivre une conversion, un retour à Dieu dont on s'est éloigné par le péché.

Suite à la publication de ce document, les évêques de l'inter-Québec (diocèses de Québec, La Pocatière, Chicoutimi, Trois-Rivières et Nicolet) publient une brochure fort intéressante qui résume le document de la CECC. On y appuie les mêmes accents et on insiste sur l'appellation "sacrement de la pénitence et de la réconciliation" comme dans les milieux universitaires. Une vaste campagne d'information et de sensibilisation se fait à ce moment dans plusieurs diocèses du Québec en 1998. Dans le diocèse de Québec, c'était le début des célébrations "ordinaires" de la réconciliation avec absolution collective, qui ont été arrêtées par le Vatican quelques années plus tard, pour n'être célébrées que de façon "extraordinaire", par exemple pour des soldats partant au front dans les heures qui suivent.

Dans les années qui suivirent, l'appellation officielle n'a pas changé. Monsieur le cardinal Marc Ouellet publiait d'ailleurs en 2005 une lettre pastorale intitulée: "Lettre pastorale sur la pratique du Sacrement de pénitence et de réconciliation".

Plus communément et plus commodément, on appelle ce sacrement le "sacrement de la réconciliation".

Notre façon de l'appeler est importante car elle montre l'accent qui est important pour nous. Pardon fait référence à un sacrement "machine à laver" dans lequel j'entre sale et duquel je sors propre. L'accent est mis sur moi et mon péché. Réconciliation fait plutôt référence à la relation que Dieu et moi entretenons.  L'accent est mis sur Dieu et son Amour infini et un nouvel élan dans notre vie amoureuse ensemble et avec nos frères et nos soeurs. C'est cet accent qui prévaut avec justesse dans notre Église et c'est lui qui doit être mis de l'avant. Ce sacrement est affaire de relation et d'Amour et non de linge sale.

Juste pour enfoncer un peu plus le clou, je tiens à rappeler que l'appellation "pardon" a été mise de côté et n'est plus utilisée depuis une trentaine d'années déjà. Même un évêque reconnu conservateur comme le cardinal Ouellet ne l'utilise plus...

Vive la réconciliation et son souffle dynamisant!

dimanche 9 janvier 2011

Bonne année 2011!!

L'année 2011 est déjà bien entamée mais il est toujours temps pour faire du bien alors voici mes voeux pour 2011: je vous souhaite la santé et tout ce que Dieu désire pour vous!

Bonne année!

Denis