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mercredi 15 février 2012

Entre mariage et péché, un appel différent?

Dernièrement, à une rencontre de parents, un couple me disait comme d'autres bien avant eux qu'ils vivaient "dans le péché". Ils entendaient par là le fait qu'ils vivaient ensemble, qu'ils faisaient l'amour ensemble et qu'ils avaient des enfants ensemble, tout ça sans être mariés. Ils entendaient par là et on entend dans la société en général et dans les écrits du magistère de la communauté catholique en particulier que pour faire l'amour on doit être marié, et marié religieusement. Depuis, je réfléchis à cette question: les couples de croyants catholiques non mariés chrétiennement vivent-ils vraiment tous "dans le péché"?Je vous livre ici quelques réflexions décousues sur le sujet et sur d'autres qui sont connexes.

Je suis d'accord avec l'esprit de l'enseignement du magistère de la communauté catholique. Quand on aime, on exprime physiquement notre amour selon son importance et sa profondeur. Pour des connaissances, on donne la main. Pour des amis, c'est l’accolade ou la bise. Pour des amoureux, les caresses et les longs baisers langoureux. Pour des gens qui veulent bâtir un projet de vie ensemble dans le plus sérieux et le plus engageant des états, le mariage: faire l'amour. On pourrait faire un article juste sur ce sujet. Retenons pour mon propos une de mes questions: le mariage est-il bien le seul état de vie "permettant" ou "justifiant" le fait de faire l'amour, de vivre ensemble et d'avoir des enfants?

Le sacrement de mariage fait des époux le signe de l'amour de Dieu pour son peuple, du Christ pour son Église (Église étant entendue au sens de la communauté des chrétiens et des chrétiennes, incluant ses institutions). Un sacrement signifie une réalité qui existe déjà. On devrait donc marier chrétiennement des couples que la communauté reconnaît comme signes de cet amour, comme on ordonne des hommes que la communauté reconnaît comme signes du Christ Pasteur. Cela étant dit, je ne suis pas sûr que tous les couples que je vois mariés ou bien qui se préparent au mariage sont signes de cet amour de Dieu pour son peuple... Laissons la chance aux coureurs...

Cela dit, si je pousse plus loin ma pensée, ça veut dire que comme ce ne sont pas tous les hommes célibataires qui sont appelés au presbytérat, ce ne sont donc peut-être pas tous les couples qui sont appelés au mariage chrétien... Peut-on donc dire que ces gens vivent dans le péché? Dirions-nous que tous les hommes célibataires non ordonnés vivent dans le péché? Alors pourquoi le dit-on des couples non mariés?

Je côtoie comme vous plus de couples non mariés chrétiennement que de couples mariés. Ces couples ne semblent pas causer plus de torts à la société que les couples mariés. Ils semblent se séparer autant, pas plus. Leurs enfants ne semblent pas meilleurs ni pires. Ils ne semblent pas plus malheureux. Il y a des gens qui forcent pour me faire admettre et croire que ces couples mènent une vie épouvantable, qu'ils sont incapables de fidélité, que leurs enfants sont quelque peu détraqués et moins bons en société et à l'école, qu'ils sont moins bons que les autres dans les rencontres de catéchèse, etc... Je suis désolé, mais je ne remarque rien de tel. Ni pour les couples homosexuels d'ailleurs, en passant.

Est-ce que le fait qu'ils ne soient pas mariés veut dire qu'ils ont peur de s'engager à long terme, que l'avenir leur fait peur, qu'ils veulent garder la séparation comme une voie de sortie acceptable et veulent éviter les troubles d'un divorce? La réponse est oui pour quelques-uns de ces couples, en effet. Mais pas pour tous. L'inverse est aussi vrai: j'ai entendu des couples me dire qu'ils se sont mariés religieusement parce que le trouble occasionné par le divorce leur faisait tellement peur que ça "garantissait" leur fidélité à long terme... Ce n'est pas mieux. Encore là, ce ne sont que quelques couples mariés qui vivent cette situation. La plupart vivent le mariage comme un don le plus total possible dans une aventure mouvante.

J'ai dit à un couple non marié un de ces jours: "Si votre amour semble avoir des effets sur les autres, s'il est fécond autrement que vous le pensez, si quelque chose dans votre amour vous dépasse et produit des fruits que vous n'attendiez pas autour de vous, peut-être est-ce que vous êtes signe de cet amour que Dieu porte à son peuple, que le Christ porte à son Église. Pourquoi ne pas vous marier?" Je crois qu'en effet il y a bien des couples qui sont des signes de ce grand amour et qui sont appelés par Dieu au mariage, comme il existe des hommes (et des femmes?) qui sont signes du Christ Pasteur et qui sont appelés à être ordonnés mais qui ne le seront peut-être jamais.

Des sociologues, des théologiens et d'autres experts sauront quoi répondre à mes interrogations ou mieux les orienter ou les pousser plus loin. En attendant, je considère que Dieu nous parle par ces couples non mariés qui constituent maintenant la majorité des couples et Il parle fort. Je ne sais pas encore ce qu'Il veut nous dire mais j'ai bien de la difficulté à croire que tous ces couples vivent "dans le péché". Ils sont peut-être juste appelés à autre chose que le mariage chrétien?
 
Et vous, qu'en dites-vous?

Union de prière!

lundi 21 février 2011

La prière au conseil municipal

L'histoire est connue: le maire de la ville de Saguenay, Jean Tremblay, veut absolument conserver un moment de prière au début des réunions du conseil de sa ville.

Pour ma part, vite comme ça, je trouve cette requête inutile. Ma propre position quand j'anime des réunions est la suivante:
- si je suis avec des catholiques "affichés", nous prions;
- si je suis avec des chrétiens et des chrétiennes d'autres confessions ou des gens d'autres religions et que je le sais, nous prions, mais j'adapte ma prière à ce que nos différentes façons de voir le divin ont en commun;
- si je suis avec des gens dont je ne connais pas les allégeances spirituelles ou bien que je sais que quelques-unes de ces personnes sont athées ou agnostiques, nous faisons un moment de silence et chacun en fait ce qu'il veut en autant qu'il ne dérange pas les autres (et moi j'en profite pour prier).

Cette façon de faire me semble respectueuse des gens avec qui je me trouve et elle n'a jamais soulevé d'opposition.

Si j'avais été à la place du maire Tremblay, j'aurais demandé aux membres du conseil municipal s'ils seraient d'accord avec la prière avant la réunion. J'aurais écouté les positions des uns et des autres (ce qui permet pas mal de discerner leurs allégeances spirituelles) et j'aurais agi en conséquence: prière chrétienne, adaptée ou moment de silence. Cette situation est à répéter lorsque les gens autour de la table changent.

Ma seule imposition aurait été que moi je tiens à prier et qu'une minute de silence est le plus bas compromis que je suis prêt à tolérer. À date, je n'ai pas encore été traîné devant les tribunaux pour ça...

J'ai déjà entendu à la radio un représentant d'un groupe de "laïcisme fermé" dire qu'il ne faut pas faire de moment de silence avant une réunion "car certains en profiteraient pour prier". Et alors? Cet adepte de la nouvelle religion du laïcisme de fermeture agit comme le maire Tremblay mais à l'envers. À l'écoute de ces gens, on voit que le laïcisme qu'ils prônent est une religion pour eux et pour elles. Ils agissent avec leurs idées comme les traditionnalistes catholiques et musulmans purs et durs agissent. Bref, ces fameuses "gueguerres" de religions et d'idées ne me semblent pas des affrontements entre des religions mais entre des gens qui sont bornés sur leurs idées et ont peur de celles des autres...

Je suis un partisan d'une "laïcité ouverte" qui reconnaît que toutes les facettes de l'être humain sont importantes, y compris la dimension spirituelle et que l'État qui cherche le bien de ses membres doit favoriser aussi cette dimension dans ses manifestations les plus diverses possibles, peut-être pas nécessairement monétairement, mais en permettant par ses lois et en facilitant par ses façons de faire que chacun et chacune puissent vivre leur foi comme ils l'entendent et portent les signes religieux qu'ils veulent. Je trouve déplorable par exemple qu'on exige que des fonctionnaires dans le domaine public ou des réceptionnistes de compagnies privées doivent s'abstenir de porter tel signe religieux car ce n'est pas la marque de commerce de l'État ou de l'entreprise... Moi je m'en fous qu'un juge en toge porte un turban, qu'un facteur porte un kirpan, qu'une enseignante porte une croix ou qu'une réceptionniste d'une compagnie quelconque porte un voile.

Que dire sur les croix de chemin, les statues de personnages religieux sur la façade de l'assemblée nationale, les crucifix sur les murs des écoles, les noms des villages, écoles et hôpitaux ("hôtel-Dieu")... Ça fait partie de nous. Ça nous a façonnés et nous façonne encore. Les clochers de nos églises sont le signe de nos valeurs et de nos racines. La charte des droits et liberté du Québec par exemple est éminemment chrétienne dans son inspiration.

Je vous propose un texte intéressant qu'on m'a fait connaître aujourd'hui, écrit par M. Jacques Brassard: "Défense de prier".

Cette réflexion décousue mériterait des développements et des nuances. Faites-moi part de vos commentaires pour l'enrichir. 

Merci!