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dimanche 26 juin 2011

Le triduum de la maison

Je viens de terminer un marathon de célébrations et d'événements de trois jours ayant eu lieu dans des églises. Je suis passé par toutes sortes d'émotions et j'en ressors avec, entre autres, la conviction renouvelée que l'église est une maison.

Je sais, ça peut paraître banal dit vite comme ça. Durant ces trois jours j'ai vécu deux funérailles de jeunes filles décédées dans un accident de la route, des retrouvailles des membres présents et passés de ma paroisse natale, une célébration de la Parole pour les finissants et les finissantes d'une école polyvalente (que j'ai eu le bonheur de présider) et une eucharistie pour le centenaire d'une église suivie d'une procession du Saint-Sacrement et d'un dîner. Ouf!!

J'ai vécu la tristesse, la colère, le vide, les larmes, le manque de voix, le désarroi. J'ai vécu la joie, la paix, la fraternité, l'unité, l'émerveillement. J'ai vécu le beau et le moins beau. J'ai vécu la faiblesse et la grandeur. J'ai vécu la légèreté et la solennité. J'ai vécu la déception. J'ai vécu l'admiration devant les dépassements. J'ai vécu l'absence et la présence. J'ai vécu le silence et le cri. J'ai vécu le non-sens et la révélation.

J'ai vu le monde devenir meilleur.

J'étais chez moi.

Chez moi, je vis tout ça. Je l'ai vécu aussi dans ces trois églises où je suis passé. Dans les diverses maisons où j'ai vécu, j'ai appris à aimer, à gérer mes émotions, à nommer mes questions et à chercher des réponses, à me connaître dans mes élans de grandeur et mes petitesses, à accueillir l'autre, à m'accueillir moi. J'ai vécu l'isolement et la fraternité, le travail et les loisirs, la croissance et le recul. Tout ça le mieux possible mais jamais parfaitement.

Je garde de mes maisons des blessures dont certaines sont encore béantes. Je garde surtout du roc sur lequel m'appuyer.

J'ai vécu tout ça en trois jours dans ces églises. L'église-bâtisse est une maison. La "maison de Dieu" comme on se plaît à le dire souvent, mais aussi (et surtout?) la maison de la communauté, là où on vit le solide et le fragile, le soleil et la nuit, où on s'expose à la blessure et à la guérison.

Je le savais avec ma tête. Je le savais avec mon coeur. Aujourd'hui je suis encore plus convaincu que l'église est une maison, le lieu de la rencontre entre nous et avec Dieu, le lieu où se vivent la mort, la vie et la Vie, le lieu du repos et du ressourcement en vue du départ pour rendre le monde meilleur et faire connaître le Christ.

Comme le disait André Poulin, curé de St-Gédéon, ce matin: "L'église est un milieu de vie avant que d'être un temple".

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