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mercredi 1 février 2017

Absence d'exigences avant la réception d'un sacrement pour les enfants?

Bonjour!

Pour bien "profiter" de cet article, il faut lire la discussion qui s'est poursuivie pendant quelques semaines sous forme de commentaires. Ma pensée a évolué grâce aux personnes qui m'ont relancé dans ma réflexion sous cet article. Merci! Mon idée n'est pas encore faite mais elle a évolué depuis l'écriture de billet.

Je réfléchis depuis longtemps à la question du piège de l’initiation sacramentelle dans lequel nous sommes enfoncés depuis longtemps. Cette mentalité et cette façon de faire étaient pertinentes en période de chrétienté mais elles ne tiennent plus maintenant. Il faut donc séparer catéchèse et accession aux sacrements. Je me demande depuis longtemps comment faire. Je lance aujourd’hui une hypothèse, que d'autres ont lancée et même expérimentée avant moi. Qu’en dites-vous?


C'est fort embêtant que nous voulions faire connaître le Christ dans nos engagements pastoraux mais que plusieurs  ne voient dans nos catéchèses que des obligations à remplir pour obtenir les sacrements, notamment la confirmation qui permettra de devenir parrain ou marraine et qui facilitera les démarches en vue de se marier.

C'est embêtant dans plusieurs sens. D'abord, parce qu'après la confirmation, les jeunes arrêtent les catéchèses. C'est sans doute le signe que nous n'avons pas réussi à leur vendre l'idée que c'est la catéchèse et la rencontre du Christ qui sont importantes et non le sacrement comme tel, sacrement qui sert à rencontrer le Christ en communauté et qui n'a pas d'importance en lui-même.

C'est embêtant aussi parce que nous nous plaçons dans une posture inconfortable, voire presque anti-évangélique, de gestionnaires des sacrements. C'est la tâche de l'Esprit, pas la nôtre. Nous en sommes les intendants, certes, dans un sens, mais les règles sont celles du Christ par son Esprit et non les nôtres. Notre position est d'autant plus viciée que nous profitons de ce que les gens veulent le sacrement pour ce qu'il ouvre pour l'avenir (parrainage et mariage) pour les "forcer" à se mettre en position de rencontrer le Christ par la catéchèse. Est-ce bien évangélique? C'est Dieu qui prend l'initiative de la rencontre. Peu importe nos bonnes intentions, la qualité de nos démarches et de nos interventions, c'est Lui qui décide quand ça se passe. Nous devrions être des facilitateurs, pas des "forceurs".

Il faut donc casser ce lien entre catéchèse et accession aux sacrements. Pour ce faire, il m'est venu une idée pour laquelle j'aimerais avoir vos commentaires. Elle est déjà pratiquée dans quelques paroisses. Je suis surpris de ne pas en entendre plus parler, en bien ou en mal.

Mon idée concerne les enfants. Je n'ai pas encore réfléchi à la question en ce qui concerne les adultes.

Voici: on donne le sacrement à qui le veut quand il le veut, sans autre exigence que de fournir une date où ça va se faire et éventuellement une rencontre de parents pour leur expliquer la chose et inscrire l'enfant et une rencontre de catéchèse sur le sacrement, idéalement en mode "mystagogie" en ce qui concerne les sacrements de l'eucharistie et de la confirmation, éventuellement le baptême. Voilà. 

On peut tenir compte d'autres facteurs comme l'âge décrété par l'évêque pour le sacrement de la confirmation et le développement moral de l'enfant (notamment en ce qui concerne la réconciliation: il faut que l'enfant soit capable de reconnaître qu'il fait du mal par lui-même avant de lui présenter l'amour de Dieu qui l'aime malgré/avec le mal qu'il fait). Sans plus.

Émeute? Indignation? Ou joie?

On propose aussi des catéchèses, évidemment! De bonnes, dynamiques, profondes catéchèses qui vont permettre à ceux et celles qui veulent rencontrer profondément le Christ de le faire. Mais elles ne seraient pas obligatoires pour vivre un sacrement pour la première fois. Les jeunes vivraient les sacrements à un moment ou l'autre de leur cheminement et pourraient poursuivre la catéchèse même après la confirmation. Wow!

Je sais, c'est "dangereux". Nous aurons des chrétiens et des chrétiennes convaincus, parents et enfants, d'un côté comme de l'autre, et d'autres qui voudront bien paraître et nous faire plaisir, d'un côté comme de l'autre. Et d'autres qui vont s'en ficher en autant qu'ils aient le sacrement, plus d'un côté que de l'autre... Mais nous aurons surtout des gens que nous aurons laissés libres, qui auront le goût d'embarquer avec nous, peut-être - il faudra travailler pour ça - et nous aurons été des accompagnateurs, des facilitateurs, des disciples-missionnaires, quoi! Et nous aurons laissé la chance aux parents d'être disciples-missionnaires auprès de leurs enfants, avec leur sens des responsabilités, leur intelligence, leur jugement, leur foi et leur liberté.

N'est-ce pas plus propice à renouveler nos communautés, de laisser les gens libres?

Notre position sera des plus intéressantes aussi. Nous prendrons compte de la foi des gens et les aiderons à cheminer au lieu de les faire entrer dans un moule qui ne leur convient sans doute pas à tous. Pour ma part, je me sens bien plus appelé à être un accompagnateur, un frère parmi mes frères et soeurs, un facilitateur, un disciple parmi d'autres disciples, qu'un gestionnaire.

Nous aurons donc de plus en plus de parrains, marraines, époux et épouses convaincus que maintenant. Wow! 

Oh! Nous en aurons aussi des moins convaincus que maintenant... Ce sera alors notre rôle de les accompagner au moment où ils voudront être parrains, marraines ou époux ou épouses. Nous pourrons nous concentrer avec eux et elles sur leur foi, un autre des critères pour le parrainage (Can. 874 du Code de Droit Canonique), plus que sur l’annotation de confirmation qui se trouve ou non dans le registre de baptême... Ce qui nous garde actuellement dans le rôle de gestionnaires et non d'accompagnateurs. 

Voilà, j'ai réfléchi tout haut. Ce n'est qu'un balbutiement. Vos commentaires m'aideront à cheminer. 

Qu'en dites-vous?

Union de prière, en toute liberté, dans l'Esprit!

Denis



10 commentaires:

  1. Bravo, tu n'es pas loin du Royaume de Dieu!
    (Mc 12,34)

    VB

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  2. Ça serait donc beau... si ça ne dénaturait pas de façon majeure ce qu'est un sacrement... Mais peut-être que ça, ça n'a plus d'importance...
    J'aurais eu le goût d'arrêter là, mais je ne suis pas capable ! Je trouve important d'ajouter que, dans la pensée catholique où le catéchuménat est le modèle, le sacrement est aussi un geste qui atteste de la cohérence entre la foi exprimée par le geste symbolique et la foi de la personne qui y participe.
    On ne peut pas faire fi de cette dimension, il faut trouver des pratiques pastorales qui prennent cela en compte.
    C’est plus compliqué que ce que tu proposes, mais au final cela me semble plus global et intégré.
    La 1re pratique à bonifier, c'est la première annonce, celle qui est habituellement la plus négligée, peut-être parce qu'elle n'apparaît pas rentable, c'est une apparente perte de temps !
    Consentir au fait de ne pas commencer la catéchèse tant qu'il n'y a pas un désir de connaître le Christ, non pas pour renvoyer les gens chez eux mais pour amorcer un dialogue d'une durée non déterminée à priori... Et ce avec les parents demandeurs aussi, s'ils le veulent bien; et donc commencer la catéchèse des enfants quand sera assuré le support de parents qui désirent le Christ, pour eux-mêmes d'abord.
    Pour moi, c'est cette importance donnée au dialogue de 1re annonce qui est la plus belle expression de ce qu'est un disciple-missionnaire.
    Aller aux périphéries (François) et créer des parvis (Benoît), c'est l'antichambre nécessaire de la catéchèse, cette antichambre où l'on devrait selon moi passer pas mal plus de temps... avant la catéchèse.
    Du coup, la question des exigences sacramentelles disparaît aussi, progressivement, mais sans avoir perdu de vue ce que Tertullien appelait le "poids" (au sens de gravité, importance) des sacrements.
    Et puisque tu parles de mystagogie, il ne faut jamais oublier qu'une mystagogie est une relecture d'une célébration liturgique, pour y nommer le Christ qu'on y a reconnu dans les gestes et les paroles du rite.
    Mais pour re-connaître, il faut déjà connaître. Comment reconnaître le Christ ressuscité dans le geste de l'eau si je n'ai jamais entendu parler de résurrection AVANT le rite? Comment reconnaître dans le pain et le vin le Christ qui nous invite à offrir notre vie au Père comme lui, si je n'ai pas découvert par une catéchèse AVANT le rite que cela est précisément l'essence de la vie chrétienne ?
    Bref pas de vraie mystagogie possible sans catéchèse solide, kérygmatique, AVANT la célébration.
    Sinon, on pourra peut-être dire que la célébration était belle, et quelqu'un pourra probablement nous donner des explications sur ce qui s'est passé, mais ce ne sera pas une relecture permettant aux participants de nommer eux-mêmes comment ils ont "vu, entendu, touché le Verbe de vie".

    Voilà mes quelques réflexions, Denis mon frère ! Certes elles ne vont pas dans la même direction que toi, mais elles partent du même désir de fesser de faire des choses insignifiantes ! Merci de m'en avoir donné l'occasion :o)
    Daniel

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    1. Cher Daniel!

      J'espérais que tu émettes un commentaire ou deux et tu ne m'as pas déçu. ;-)

      D'abord, moi aussi je trouve que la première annonce est négligée et nous ne savons pas comment accompagner les gens. Nous nous dépêchons à les embarquer dans un ensemble de rencontres et de dates qui nous sécurise, et eux aussi, mais nous avons beaucoup de difficulté à laisser les gens vivre leur malaise devant la foi et à porter notre propre malaise devant le leur.

      D'autre part, moi qui suis responsable de monter un nouveau projet catéchétique, j'ai insisté pour que nous nous occupions surtout et d'abord de première annonce et je me suis fait répondre par des collègues et l'équipe du projet pastoral que c'était leur domaine et qu'ils allaient s'en occuper, et qu'un projet catéchétique s'intéresse à la catéchèse et non à la première annonce... D'accord...

      Quant à la mystagogie, tu as raison en tout point. J'ai écrit ça vite-vite mais moi non plus je ne crois pas que ça portera fruit pour ceux et celles qui auront choisi de vivre le sacrement sans première annonce ni catéchèse avant.Par contre, ça portera sûrement beaucoup de fruits pour ceux et celles qui auront choisi la catéchèse.

      Cela dit, ce que je retiens, c'est que nous devons mettre le plus de force, de ressources et de formation sur l'accompagnement et les gens qui le feront. Ça me convient très bien et je compte bien arriver là-dessus lors de nos prochaines réunions de table catéchétique.

      Cela dit, la question de départ demeure tout de même entière: comment éviter que les sacrements soient perçus comme des saufs-conduits pour vivre de quoi d'intéressant rendu adulte? Cet accompagnement, ce "parvis", ou "vestibule", sera-t-il suffisant? Il faudrait que les parents, parrains, marraines et toute la communauté le vivent aussi... On en reparle!

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    2. Re-salut Daniel,

      Dis, comment faire pour que cet accompagnement en période de première annonce ne devienne pas une autre exigence avant d'obtenir le sacrement?

      Quoiqu'on fasse, et tu me connais, j'en ai essayé des affaires, ça finit toujours, malgré nos bonnes intentions, par devenir "la nouvelle façon d'avoir le sacrement pour mes enfants". Même pour les catéchètes... Et tout le monde ou presque arrête la catéchèse après la confirmation, même les catéchètes... Comment s'en sortir??

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    3. Tu demandes: "Dis, comment faire pour que cet accompagnement en période de première annonce ne devienne pas une autre exigence avant d'obtenir le sacrement?".
      Je ne prétends pas avoir la recette miracle. Mais je crois énormément aux vertus du dialogue individuel, pourvu qu'on lui consacre suffisamment de temps et qu'il serve à aller sur le terrain des vraies questions !
      Oui, pendant un certain temps ils arriveront en percevant cela comme la nouvelle exigence. Mais chaque minute de dialogue devrait contribuer à mettre cette perception de plus en plus à distance pour cette personne.
      Aller sur le terrain des motivations, puis progressivement sur celui des "joués et des espoirs " (GS 1,1) va permettre que CETTE PERSONNE découvre la beauté de la proposition chrétienne et comment les sacrements sont faits pour célébrer cette Bonne Nouvelle.
      Personnellement cela ne me dérange pas trop que LES GENS perçoivent au départ que c'est une exigence, pourvu que chaque individu concerné, à travers ce dialogue, fasse son chemin.
      J'ai souvent eu l'occasion de dire que mes propres garçons n'étaient pas confirmés. Cela tient à la décision parentale certes (et le parent était convaincu d'avance !). MAIS mes grands garçons, eux, ne l'étaient pas. C’est en dialoguant avec eux qu'ils ont vu que pour eux, la confirmation à 12 ans ne voulait pas dire grand chose et qu'il serait préférable d'attendre un moment plus... opportun! (Eh oui, le revoilà celui-là !)
      L'opportunité se présente maintenant pour un des trois, APRÈS un cheminement personnel important. Et pas pour les deux autres (pas encore en tout cas).
      Cet exemple n'est pas parfait, il illustre simplement la possibilité de recadrage qui n'est possible que dans le dialogue autour d'une table et non dans de grandes soirées publiques d'information à 50, voire 100 personnes !
      Ce qui me frappe aussi, c'est que la question que tu poses, tu sais qu'on se la posait déjà il y a plus de 20 ans. On était déjà nombreux alors à constater le problème. Et à cette époque je disais que si on changeait nos pratiques pour entrer réellement dans le dialogue et le discernement, ce serait difficile au début mais après quelques années d'adversité les perceptions changeraient, le nouveau modèle serait intégré, aussi par les parents. Aujourd'hui ce problème serait derrière nous.
      À la place, on n'a pas changé de modèle, juste resserré les exigences. Oh bien sûr, on a grandement amélioré nos façons de faire catéchèse, et ça c'est le plus grand profit de tout cela. Sauf qu'on n'a pas fondamentalement changé de modèle, on n'est pas vraiment entré dans le dialogue d'évangélisation et le discernement, qui induit 2 changements majeurs et liés l'un à l'autre :
      1- Dialoguer en mode 1re annonce jusqu'à ce que se manifeste la disposition d'entrer en catéchèse comme un désir de connaître le Christ et l'Évangile, et ne pas commencer la catéchèse avant!
      2- Situer le sacrement dans son lien avec la foi portée par le cœur de la personne, ce qui implique d'être capable de discerner si, au moment de célébrer, la personne pourra "professer la foi à partir du cœur" (DGC 67, le numéro le plus important du Directoire).
      Si on avait commencé à entrer dans cette "double révolution " il y a 20 ans, on rigolerait probablement aujourd'hui de toutes nos turpitudes d'alors, mais non, on est encore empêtrés dedans.
      Je suis convaincu que cela reste encore la meilleure solution, mais on a moins de ressources humaines pour aller vers là maintenant qu'il y a 20 ans.
      Il faudra faire avec notre pauvreté, mais surtout avec notre foi et avec l'Esprit Saint (d'ailleurs ces deux-là c'est essentiellement la même chose... voir commentaire suivant)
      Daniel

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    4. Je concluais mon commentaire précédent ainsi: "Il faudra faire avec notre pauvreté, mais surtout avec notre foi et avec l'Esprit Saint (d'ailleurs ces deux-là c'est essentiellement la même chose"...)

      Quelques réflexions complémentaires, parce qu'on se console d'après moi trop vite en disant que "l'Esprit Saint fera le reste..."
      C'est ma conviction très personnelle que j'exprime ici: selon moi, l'Esprit n'agit jamais sur cette terre malgré nous. Ou pour le dire autrement, en parlant en "je": Un Dieu qui agit sur cette terre malgré nous, malgré la conscience humaine, moi je n'en veux pas et je ne souhaite pas l'annoncer, car cela ne me semble pas une Bonne Nouvelle, ce Dieu me fait peur car il ne respecte pas ma liberté.
      Attention : je ne dis pas "malgré moi", comme si Dieu avait besoin de moi spécifiquement ! Je dis "nous" au sens générique des "humains": bien sûr, après avoir fait catéchèse du mieux qu'on peut, il faut croire qu'il peut se passer quelque chose qui ne nous appartient plus. Mais "après avoir fait tout ce qu'on peut"!
      L'Esprit ne va pas fondre sur la personne malgré elle, comme un objet venant de l'extérieur et "entrant" en elle. Les langues de feu, c'est un SYMBOLE !

      Heureusement, ce n’est pas ce Dieu que le Christ nous a révélé ! Et ce n'est pas le mode d'action de l'Esprit Saint, qui se définit essentiellement comme l'Amour interne à la Trinité ET l'amour qui unit le Christ et chacun de ses disciples. La Confirmation n'est pas la réception d'une "dose" d'Esprit Saint, mais la célébration de l'Alliance, qui EST l'Esprit Saint. C’est pour cela que célébrer la Confirmation sans catéchèse est un non-sens absolu selon moi: sans Alliance conscientisée par le Confirmand, il n'y a pratiquement rien à célébrer.
      Enfin, moi c'est ce que je crois et que je soumets respectueusement à vos réflexions : un peu de revisite de notre théologie de l'Esprit, qu'on s'habitue à ne pas le chosifier mais à le reconnaître dans la relation d'amour elle-même.
      Cela change un peu la perspective...
      Fraternellement
      Daniel

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    5. Salut Daniel,

      Excuse mon retard à te répondre. D'abord, je ne fais pas partie des personnes qui croient que l'Esprit Saint agira quand même si la personne ne le veut pas vraiment. Je souscris à ton dernier commentaire.

      Pour revenir au précédent, il me vient plusieurs choses.

      D'abord, j'abonde dans le sens d'une première annonce fraternelle faite d'accompagnement et de dialogue et notre pauvreté en ressources humaines conscientisées, intéressées et formées me fait peur. J'avoue, je vois ça comme une montagne et je manque de foi et d'organisation.

      Ensuite, le Directoire invitait les diocèses à monter un projet catéchétique. Rien n'a été fait chez nous. On a tout au plus de belles orientations que chacun comprend comme il le veut bien. C'est déjà ça, mais... Un collègue me faisait remarquer que tous les documents diocésains qui citent le Directoire en ce qui concerne un projet catéchétique ont tous soustrait de leurs citations les mots "diocèses" et "diocésains". Il m'a montré un tas de citations d'un tas de documents qui utilisent la même méthode plutôt douteuse. On a volontairement biffé ces mots qui sont pas mal toujours présents dans le Directoire quand il est question de projet catéchétique. Le directoire parle de projet catéchétique diocésain et non paroissial. Dans notre diocèse, donc, on a pelleté vers les paroisses cette invitation à élaborer un projet catéchétique qui était pourtant faite aux instances diocésaines. Il y a sûrement de bonnes raisons. Je connais des personnes qui se seraient vertement objectées. Mais pour d'autres, dont moi, ça aurait été bienvenu. Mais bon, voilà, c'est comme ça.

      Ce que tu proposes ne règlera pas le problème (on va voir cet accompagnement, ce temps de mûrissement, d'attente de l'apparition d'un désir... puis la catéchèse comme d'autres exigences pour accéder, enfin, au sacrement; et je garderai encore ma triste posture de gestionnaire de la grâce même si celle de l'accompagnateur occupera plus de place), mais oui, je pense que ça pourra tranquillement retourner la question dans le bon sens et au moins lier le sacrement à la foi et au Christ et non à un ensemble de choses à faire.

      Finalement, je pense aussi que pour célébrer un sacrement, il nous faut de quoi à célébrer.

      Et oui, moi qui suis "vendu à la catéchèse mystagogique", je pense qu'une telle catéchèse n'a de sens et ne porte du fruit que quand la personne a vécu une solide et profonde (comme on peut selon les personnes) démarche catéchétique (sur le Christ, la Bible, la vie chrétienne et non le sacrement ou du moins pas d'abord) et, surtout et à travers cette démarche catéchétique, une réelle rencontre du Christ.

      Union de prière, donc! Merci de ta contribution à cette réflexion! Tu me fais avancer.

      Cela dit, mon idée n'est pas encore tout faite mais je suis probablement trop impatient. Je voudrais que tout soit réglé pour de bon pour le début de la prochaine année pastorale. Mais de fait, je suis dans ma 25e année en pastorale. J'ai le droit d'être un peu tanné de certaines vieilles affaires dépassées et inadéquates, non? ;-)

      Denis

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  3. Toé pis tes réflexions. Tu mets souvent le doigt sur le bobo et cela fait dérange dans le bon sens. Moi aussi, je me pose ces questions... On dirait qu'on n'a pas encore de réponse toute faite...

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    1. Merci Jean-François!

      Il faut bien que quelqu'un les pose, ces questions. D'ailleurs, c'est intrigant que nous nous les posions tous et toutes ou presque mais que personne n'en parle.

      Et non, il semble que nous n'aurons pas de réponses toutes faites. Quoique l'idée d'un accompagnement solide, attentif et fraternel tel que proposé par Daniel m'interpelle. Mais bon, une fois qu'on a dit ça, que fait-on et comment?

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