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vendredi 21 décembre 2012

« Il faut que lui grandisse et que moi je diminue »

Quand la fête de saint Jean-Baptiste et la fête de Noël ont été instituées, le solstice d’été arrivait le 24 juin et celui d’hiver le 25 décembre. Depuis, le calendrier a été retravaillé et les solstices d’été et d’hiver arrivent maintenant les 21 juin et 21 décembre mais ces deux fêtes sont restées aux mêmes dates.

Qu’arrive-t-il aux solstices? Dans l’hémisphère nord, le solstice d’été est la journée où l’ensoleillement est le plus long de l’année. À partir de cette date, la durée du jour diminue pour être la plus courte au solstice d’hiver. À partir de cette autre date, la durée du jour grandit jusqu’au solstice d’été et ainsi de suite.

« Il faut que lui grandisse, et que moi, je diminue » (Jn 3,30). Par ces mots, Jean-Baptiste parlait du Christ qui commençait à rassembler les foules alors que lui, Jean, rassemblait de moins en moins de monde. À ses disciples inquiets, il rappelle qu’il n’est pas le Christ mais son précurseur et qu’en tant que tel, il est bien content que la renommée de Jésus se répande et que la sienne perde de sa popularité. « Il faut que lui grandisse, et que moi, je diminue ».

Comme la durée d’ensoleillement entre les solstices, la lumière qui vient du Christ grandit alors que celle de Jean-Baptiste diminue.

La fête de Noël a été placée le jour du solstice d’hiver pour prendre la place de l’ancienne fête païenne du « sol invictus », le « soleil invaincu », jour à partir duquel le soleil reprenait le dessus sur la nuit. La fête de Noël célèbre donc cette victoire de la lumière sur les ténèbres. La naissance du Christ apparaît déjà comme une résurrection pour le monde.

À chaque instant, le Christ veut naître et renaître en moi, grandir et me faire grandir en Lui. C’est Noël à chaque instant en moi, en nous.

Je ne sais pas pour toi mais, pour moi, un des plus grands obstacles pour la venue du Christ en moi, c’est mon orgueil. J’ai tendance à chercher ma gloire personnelle, à être reconnu dans mon travail, mes amours, mes amitiés, mes engagements, mon argent… Et quand je ne me sens pas reconnu, quand je me sens oublié, pas à la hauteur, faible et trébuchant, pauvre en forces mais aussi en argent, je deviens insécure et bien triste.

Pourtant, comme Jean-Baptiste, c’est à ce moment que je devrais être joyeux car « il faut que lui grandisse, et que moi, je diminue ». Ce qui importe, ce n’est pas qu’on me trouve bon, que je sois populaire ou riche, ce n’est pas que j’annonce le Christ de la meilleure façon et que je sois le meilleur chrétien, prédicateur, animateur ou catéchète. Ce qui importe, c’est que je sème du mieux que je peux, même dans ma faiblesse, car « quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Co 12,10). Ce n’est pas moi le moissonneur, c’est Dieu. À Lui la gloire! Et à moi son Amour et sa Vie!

Seigneur, en cette fête de ta venue physique en notre monde, où tu revêts librement notre finitude, donne-moi l’humilité nécessaire pour accomplir la part de ta mission que tu me confies. Viens briser avec amour, délicatesse et fermeté le vernis de mon orgueil pour que mon cœur de chair soit libre d’aimer dans toute sa grandeur et sa fragilité. Merci de m’aimer et de me sauver. J’en ai bien besoin. Merci de nous aimer tous et toutes et de nous inviter à participer à ta mission de semeur d’Évangile. Amen.

À toi qui me lis, je te souhaite de redécouvrir en 2013 l’incroyable amour de Dieu pour toi. Que cet amour t’aide à redire comme j’essaie de le faire avec Jean-Baptiste : « Il faut que lui grandisse, et que moi, je diminue ».

Joyeuse Nativité et bonne année 2013!

Denis
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2 commentaires:

  1. Merci pour ton texte!
    Merci pour tes réflexions!
    Joyeux NOEL à toi et à ta famille!
    Luc

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  2. C'est une excellente réflexion: je m'y reconnais beaucoup.

    Michel

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