Sérieux ou comique, spirituel ou scientifique, sentimental ou politique, sportif ou cinématographique, gentil... ou peut-être pas... Un blogue comme moi, quoi!

mercredi 29 juin 2011

La communauté était là!

Samedi dernier en après-midi, à la demande du comité des finissants et des finissantes de la Polyvalente des Abénaquis, j'ai présidé une célébration de la Parole qui précédait leur bal. Une semaine avant, le vendredi 17 juin, une des leurs a perdu la vie avec une amie dans un accident de la route. Cet accident avait déjà fait assez de mal comme ça. Il ne fallait pas le laisser bousiller le bal. Nous ne pouvions tout de même pas non plus faire comme s'il ne s'était rien passé. Un geste symbolique avait déjà été prévu: les jeunes devaient chacun venir chercher un œillet et le déposer dans un vase au pied du choeur de l'église en signe d'offrande à Dieu pour Le remercier de les avoir accompagnés durant leur passage au secondaire et Lui demander son soutien pour les prochaines étapes de leurs vies. Nous avons modifié ce geste pour souligner la présence de la défunte Caroline avec nous sans faire de discours et en évitant que ça prenne trop de place dans la célébration. Voici comment ça s'est passé.

La célébration se déroulait bien, faite de prises de parole, de chants, de la proclamation d'une péricope de l'évangile selon saint Jean et d'un commentaire partagé entre l'assemblée et moi.

Vint alors le geste symbolique.

Comme convenu, j'invite les jeunes à venir prendre un oeillet et à le déposer dans le vase. Les oeillets étant déposés, les jeunes ont formé une haie d'honneur dans l'allée centrale, habilement guidés par le directeur, monsieur Michel Gagnon, un en face de l'autre de part et d'autre de l'allée. J'ai alors invité les parents de Caroline à venir me rejoindre à l'avant. Daniel et Diane sont donc sortis de leur banc et s'avançaient au milieu de cette haie d'honneur que formaient les finissantes et les finissants. Réduisant à néant notre désir de sobriété et de discrétion, l'assemblée s'est levée et tout le monde s'est mis à applaudir les parents de Caroline. La communauté, signe suprême de la présence du Christ dans nos rassemblements, avait parlé.

Fortement ému, j'ai remis une rose rouge à Daniel qui l'a remise au finissant qui était au début de l'allée. En silence, la rose est alors passée de main en main jusqu'à l'arrière de l'église où se terminait la haie d'honneur puis est revenue à l'avant par l'autre côté où Diane l'attendait. Les parents ont alors déposé la rose dans le vase et sont venus me rejoindre devant l'allée centrale. J'ai alors formulé une prière à Dieu pour Le remercier et Lui demander son soutien pour ces jeunes, des trémolos dans la voix. Nous avons prié avec Caroline et son amie Nadia que nous savions présentes avec nous. Puis j'ai invité les jeunes de même que toute l'assemblée à se donner la main pour réciter notre prière de famille: le Notre Père. Les parents de Caroline sont entrés dans la chaîne formée par les finissantes et les finissants.

Au lieu d'inviter tout le monde à reprendre sa place, j'ai demandé à Diane et Daniel d'y aller d'abord. Ils sont donc repassés au centre de l'allée d'honneur et la communauté a encore exprimé son soutien par des applaudissements soutenus. Des larmes ont encore coulé...

La célébration s'est poursuivie encore quelques minutes et s'est terminée dans la paix et la joie, de même que dans l'excitation de ces jeunes qui vivaient leur bal, événement tant attendu et tant préparé.

Je remercie les membres du comité organisateur de la célébration, les membres du personnel de l'école qui les ont accompagnées avec moi, Michel leur directeur, les jeunes qui sont intervenues pour une tâche particulière durant la célébration et Marie-Pier la pianiste.

Je salue le courage de Diane et Daniel, les parents de Caroline, qui ont tenu à être présents à cette célébration ainsi qu'à plusieurs des activités ayant eu lieu ce jour-là pour les finissantes et les finissants. Je n'en reviens pas de votre cran!

Je remercie les jeunes pour leur participation attentive, agréable et dynamique à l'ensemble de la célébration, mais surtout pour leur grandeur, leur solennité et leur unité lors du geste de la rose. Les jeunes, vous m'avez touché droit au coeur. Soyez missionnaires de cette fraternité qui vous unit et répandez-la au nom de Dieu qui vous a choisis. Le monde sera sans doute plus beau grâce à vous!

Je remercie Caroline, Nadia et toute la communion des saintes et des saints qui étaient présents de façon presque tactile. Le monde est aussi plus beau grâce à vous!

Le dernier mot, je le réserve à Dieu et à son peuple visible, au Christ et à son Église, communauté éminemment présente et signe par le fait même de la présence du Christ au milieu de nous. Nous l'oublions souvent, mais le premier signe liturgique de la présence du Christ, au-dessus de tous les autres, celui dont on ne peut se passer pour l'action liturgique, c'est l'assemblée présente. Ce jour-là, à St-Prosper, la communauté était présente. La communauté se tenait. La communauté a ri. La communauté a pleuré. La communauté a parlé. La communauté a soutenu ses membres les plus souffrants ce jour-là.

Au Christ ainsi qu'à vous qui étiez présents à l'église de St-Prosper, en Beauce, samedi dernier, le 25 juin 2011, de 15h00 à 16h00 environ, je rends grâce. Ça m'a fait un bien terrible de vivre un moment de communion aussi grave et beau. Les commentaires reçus à la sortie de l'église me montrent que nous sommes plusieurs dans cet état.

Vive la communauté présente!

dimanche 26 juin 2011

Quitter la maison de notre enfance

[Cet article se veut une suite ou un complément à celui que vous trouverez ci-après.]

Comme bien d'autres, je pense qu'il est préférable de sacrifier nos églises-bâtisses que de sacrifier nos communautés. Comme bien d'autres, je souffre de cette situation. Quelles pertes! Il n'existe pas de solution miracle. Il existe un moindre mal. Pour l'avenir, il existe le souci de l'évangélisation et de la communion.

Comme on regarde avec tristesse, quelquefois avec impuissance, les maisons où on a vécu changer de mains, perdre leur âme, voire être détruites, et vivre, adultes, dans d'autres maisons, ainsi nous devons accepter de nous départir de plusieurs de nos églises-bâtisses pour vivre, adultes dans la foi, dans d'autres bâtiments qui favoriseront mieux la communion.

C'est avec le coeur gros que j'écris ces lignes... Il y a un peu de moi, un peu de nous dans nos églises-maisons...

Le triduum de la maison

Je viens de terminer un marathon de célébrations et d'événements de trois jours ayant eu lieu dans des églises. Je suis passé par toutes sortes d'émotions et j'en ressors avec, entre autres, la conviction renouvelée que l'église est une maison.

Je sais, ça peut paraître banal dit vite comme ça. Durant ces trois jours j'ai vécu deux funérailles de jeunes filles décédées dans un accident de la route, des retrouvailles des membres présents et passés de ma paroisse natale, une célébration de la Parole pour les finissants et les finissantes d'une école polyvalente (que j'ai eu le bonheur de présider) et une eucharistie pour le centenaire d'une église suivie d'une procession du Saint-Sacrement et d'un dîner. Ouf!!

J'ai vécu la tristesse, la colère, le vide, les larmes, le manque de voix, le désarroi. J'ai vécu la joie, la paix, la fraternité, l'unité, l'émerveillement. J'ai vécu le beau et le moins beau. J'ai vécu la faiblesse et la grandeur. J'ai vécu la légèreté et la solennité. J'ai vécu la déception. J'ai vécu l'admiration devant les dépassements. J'ai vécu l'absence et la présence. J'ai vécu le silence et le cri. J'ai vécu le non-sens et la révélation.

J'ai vu le monde devenir meilleur.

J'étais chez moi.

Chez moi, je vis tout ça. Je l'ai vécu aussi dans ces trois églises où je suis passé. Dans les diverses maisons où j'ai vécu, j'ai appris à aimer, à gérer mes émotions, à nommer mes questions et à chercher des réponses, à me connaître dans mes élans de grandeur et mes petitesses, à accueillir l'autre, à m'accueillir moi. J'ai vécu l'isolement et la fraternité, le travail et les loisirs, la croissance et le recul. Tout ça le mieux possible mais jamais parfaitement.

Je garde de mes maisons des blessures dont certaines sont encore béantes. Je garde surtout du roc sur lequel m'appuyer.

J'ai vécu tout ça en trois jours dans ces églises. L'église-bâtisse est une maison. La "maison de Dieu" comme on se plaît à le dire souvent, mais aussi (et surtout?) la maison de la communauté, là où on vit le solide et le fragile, le soleil et la nuit, où on s'expose à la blessure et à la guérison.

Je le savais avec ma tête. Je le savais avec mon coeur. Aujourd'hui je suis encore plus convaincu que l'église est une maison, le lieu de la rencontre entre nous et avec Dieu, le lieu où se vivent la mort, la vie et la Vie, le lieu du repos et du ressourcement en vue du départ pour rendre le monde meilleur et faire connaître le Christ.

Comme le disait André Poulin, curé de St-Gédéon, ce matin: "L'église est un milieu de vie avant que d'être un temple".

mardi 17 mai 2011

Les quatre pistes de Mgr Gérald Cyprien Lacroix

Mgr Lacroix est venu rencontrer les personnes engagées en Église, mandatées et bénévoles, à St-Georges de Beauce ce lundi 16 mai au soir. Voici les quatre pistes d'avenir qu'il nous a proposées:

1- Gardons les yeux fixés sur Jésus Bon Pasteur!
     Marchons derrière Lui, sur ses traces et non en avant ou 
     à côté...

2- Soyons des hommes et des femmes de la Parole de Dieu!
     Que la Bible soit chez nous un livre ouvert où nous 
     puisons chaque jour.

3- Engageons-nous sur le chemin de la nouvelle 
    évangélisation!
     Comment faire connaître le Christ comme chemin de 
     bonheur et l'Amour de Dieu pour nous?

4- Témoignons de notre foi et de notre espérance!
    Annonçons l'Évangile par notre façon de vivre avec 
    cohérence et crédibilité. Soyons des pierres vivantes!

Je trouve fort intéressantes ces quatre pistes et je compte bien les présenter autour de moi. J'ai juste une réserve: où se trouve l'option préférentielle du Christ pour les pauvres et les pécheurs? Où se trouvent les appels du Christ à libérer nos frères et nos soeurs humains des chaînes de toutes sortes, à aimer nos ennemis, à oeuvrer pour le respect de la Création (l'environnement), à aider qui en a besoin, à dénoncer ce qui fait mourir et à être solidaire de ce qui fait vivre, à travailler pour la dignité des sans voix, dans mon milieu tout proche et à l'étranger? Je présume que ça entre dans le témoignage à la quatrième piste, mais je trouve ça bien diffus...

Cela dit, il y a tout de même du souffle là-dedans, celui de l'Esprit de Dieu à n'en pas douter!

J'embarque du mieux que je peux! Et toi?

vendredi 18 mars 2011

À vous avec qui je souhaite avancer

Bonjour!

Je reçois toutes sortes de commentaires suite aux articles que j'ai écrits sur la prière au conseil municipal de Saguenay et la bataille juridique que mène le maire Tremblay. C'est rendu qu'on me voit "presque" comme un ennemi du Christ et de son Église... Soit... Vous avez le droit de me critiquer. Je vous soumets tout de même quelques questions à vous poser. Je vous suggère d'y répondre avant votre prochaine critique.

1- Êtes-vous sûr que le maire Tremblay est un martyre de la foi chrétienne ou bien s'il n'est pas plutôt un habile politicien qui a trouvé un bon filon pour se faire du capital politique contre ses adversaires? Je repose ma question autrement: vous qui l'encouragez, êtes-vous sûr d'encourager un frère chrétien brimé dans ses droits ou bien si vous ne faites pas tout simplement le jeu d'un politicien populiste? Sur quoi basez-vous votre réponse? Êtes-vous au courant de la façon qu'a le maire de gérer sa ville et de travailler avec les autres conseillers et conseillères? Êtes-vous sûr de ne pas être entré malgré vous et un peu naïvement dans une "gueguerre" politique?

2- Si le maire Tremblay était un témoin de Jéhovah,  encourageriez-vous encore la prière au conseil municipal de Saguenay?

3- La religion montante dans le monde est l'Islam. Vous encouragerez la prière au conseil municipal jusqu'à quelle date? Jusqu'à ce que les musulmans soient majoritaires au Québec et que là vous voudrez qu'on enlève la prière parce qu'elle ne serait plus chrétienne? Ou voulez-vous laisser vos petits-enfants s'empêtrer dans ce débat à votre place car vous serez morts à cette date? (Cela dit, je n'ai rien contre les musulmans modérés avec qui j'ai plus d'affinités que les fanatiques catholiques...)

4- C'est beau d'entrer dans un débat qui est loin de soi, c'est plus engageant quand on est proche: irez-vous à la prochaine réunion du conseil municipal de votre patelin pour exiger que vos élus prient avant leurs réunions? Si non, pourquoi?

5- Si la foi chrétienne et sa transmission sont si importantes pour vous, donnerez-vous votre nom la semaine prochaine pour vous engager dans un service ou l'autre de votre communauté paroissiale, notamment dans l'éducation de la foi des jeunes et des adultes?

6- Le Christ ne s'est jamais imposé à quiconque. Sur quelles bases bibliques et chrétiennes vous appuyez-vous pour exiger que des élus non-croyants prient?

7- Nous ne sommes plus en temps de chrétienté, que vous le vouliez ou non. Ce temps est révolu. Ne pensez-vous donc pas qu'il serait temps de travailler main dans la main avec nos concitoyens croyants et non-croyants pour bâtir un Québec qui aura des valeurs solides et communes à tous et toutes, valeurs tirées en très grande partie de notre profond héritage catholique? Valeurs qui perdureront au-delà de notre majorité catholique présente...

Marchons unis, non pas parce que nous penserons tous la même chose, mais parce que nous nous aimerons. Là est la clé: nous aimer dans nos différences. Là les portes s'ouvriront. Je suis le premier à éprouver de la difficulté à le faire. Je le reconnais. Ensuite nous nous entendrons sur une base commune. En attendant et comme premier pas, prions pour nos élus, pour leurs décisions et leurs conséquences, et prions pour nous et notre communion.

Bonne réflexion et union de prière!


lundi 21 février 2011

La vague "pro-maire Tremblay": hypocrisie?

La vague de sympathie que reçoit le maire Tremblay dans sa lutte pour la prière au début des séances du conseil municipal de Saguenay me pose question. On fait signer des pétitions pour l'appuyer, on lui envoie de l'argent pour l'aider à payer sa cause... Mais où sont toutes ces personnes dans la vie quotidienne??? Ces gens qui veulent tant avoir la prière avant une séance d'un conseil municipal ne font pas leur bénédicité (prière avant le repas) au restaurant. En tout cas, à part mon épouse et moi, je n'ai jamais vu personne le faire. Il s'agit pourtant aussi d'une prière dans un lieu public et je me suis toujours senti respecté quand je le fais même si je me rends compte que ça pose question autour de moi (tant mieux!). Ces personnes qui appuient le maire Tremblay font-elles le bénédicité chez elles alors? Le font-elles devant la visite?  

J'ai vu des dizaines voire des centaines de noms hier sur des pétitions que certaines personnes ont décidé de faire signer dans ma paroisse pour appuyer le maire Tremblay. Mais où donc sont ces centaines de personnes quand il s'agit de montrer aux enfants, aux ados et aux adultes à rencontrer, connaître, aimer et prier Dieu? Est-ce que ces personnes qui encouragent ce maire de Saguenay vont se présenter aux assemblées de leurs propres conseils municipaux pour réclamer que leurs élus prient avant leurs séances? Je vous gage que non...

Il me semble y avoir pas mal d'hypocrisie dans cette vague de sympathie... Ou en tout cas un certain laxisme. Ce n'est pas engageant de signer une pétition pour encourager un maire à 300 km de chez soi. C'est plus engageant de s'impliquer pour que la foi se vive et grandisse dans son propre milieu...

La prière au conseil municipal

L'histoire est connue: le maire de la ville de Saguenay, Jean Tremblay, veut absolument conserver un moment de prière au début des réunions du conseil de sa ville.

Pour ma part, vite comme ça, je trouve cette requête inutile. Ma propre position quand j'anime des réunions est la suivante:
- si je suis avec des catholiques "affichés", nous prions;
- si je suis avec des chrétiens et des chrétiennes d'autres confessions ou des gens d'autres religions et que je le sais, nous prions, mais j'adapte ma prière à ce que nos différentes façons de voir le divin ont en commun;
- si je suis avec des gens dont je ne connais pas les allégeances spirituelles ou bien que je sais que quelques-unes de ces personnes sont athées ou agnostiques, nous faisons un moment de silence et chacun en fait ce qu'il veut en autant qu'il ne dérange pas les autres (et moi j'en profite pour prier).

Cette façon de faire me semble respectueuse des gens avec qui je me trouve et elle n'a jamais soulevé d'opposition.

Si j'avais été à la place du maire Tremblay, j'aurais demandé aux membres du conseil municipal s'ils seraient d'accord avec la prière avant la réunion. J'aurais écouté les positions des uns et des autres (ce qui permet pas mal de discerner leurs allégeances spirituelles) et j'aurais agi en conséquence: prière chrétienne, adaptée ou moment de silence. Cette situation est à répéter lorsque les gens autour de la table changent.

Ma seule imposition aurait été que moi je tiens à prier et qu'une minute de silence est le plus bas compromis que je suis prêt à tolérer. À date, je n'ai pas encore été traîné devant les tribunaux pour ça...

J'ai déjà entendu à la radio un représentant d'un groupe de "laïcisme fermé" dire qu'il ne faut pas faire de moment de silence avant une réunion "car certains en profiteraient pour prier". Et alors? Cet adepte de la nouvelle religion du laïcisme de fermeture agit comme le maire Tremblay mais à l'envers. À l'écoute de ces gens, on voit que le laïcisme qu'ils prônent est une religion pour eux et pour elles. Ils agissent avec leurs idées comme les traditionnalistes catholiques et musulmans purs et durs agissent. Bref, ces fameuses "gueguerres" de religions et d'idées ne me semblent pas des affrontements entre des religions mais entre des gens qui sont bornés sur leurs idées et ont peur de celles des autres...

Je suis un partisan d'une "laïcité ouverte" qui reconnaît que toutes les facettes de l'être humain sont importantes, y compris la dimension spirituelle et que l'État qui cherche le bien de ses membres doit favoriser aussi cette dimension dans ses manifestations les plus diverses possibles, peut-être pas nécessairement monétairement, mais en permettant par ses lois et en facilitant par ses façons de faire que chacun et chacune puissent vivre leur foi comme ils l'entendent et portent les signes religieux qu'ils veulent. Je trouve déplorable par exemple qu'on exige que des fonctionnaires dans le domaine public ou des réceptionnistes de compagnies privées doivent s'abstenir de porter tel signe religieux car ce n'est pas la marque de commerce de l'État ou de l'entreprise... Moi je m'en fous qu'un juge en toge porte un turban, qu'un facteur porte un kirpan, qu'une enseignante porte une croix ou qu'une réceptionniste d'une compagnie quelconque porte un voile.

Que dire sur les croix de chemin, les statues de personnages religieux sur la façade de l'assemblée nationale, les crucifix sur les murs des écoles, les noms des villages, écoles et hôpitaux ("hôtel-Dieu")... Ça fait partie de nous. Ça nous a façonnés et nous façonne encore. Les clochers de nos églises sont le signe de nos valeurs et de nos racines. La charte des droits et liberté du Québec par exemple est éminemment chrétienne dans son inspiration.

Je vous propose un texte intéressant qu'on m'a fait connaître aujourd'hui, écrit par M. Jacques Brassard: "Défense de prier".

Cette réflexion décousue mériterait des développements et des nuances. Faites-moi part de vos commentaires pour l'enrichir. 

Merci!

vendredi 28 janvier 2011

Le sacrement de la réconciliation

Étant réglée l'appellation du sacrement de la pénitence ("poenitentia": conversion et non punition) et de la réconciliation (voir mon précédent article), j'ai pensé vous livrer sur lui quelques réflexions en vrac.

Un sacrement est un signe sensible que Dieu prend pour nous dire qu'Il nous aime. Il a bien d'autres moyens pour ce faire, mais aussi ceux-là en particulier.

Chaque sacrement a quelques éléments bien concrets pour nous parler de cet Amour de Dieu. D'abord, l'Écriture a toujours sa place. La présence des autres membres de la communauté aussi nous parle de l'Amour de Dieu. La présence d'un ou de quelques ministres nous rappelle que Dieu prend l'initiative de nous aimer. Puis chaque sacrement a aussi ses gestes propres qu'on dit "essentiels":

baptême
: eau avec invocation trinitaire,
réconciliation
: prière d'absolution,
eucharistie
: prière eucharistique, pain et vin,
confirmation
: imposition des mains avec prière et onction,
mariage
: échange de consentements,
ordre
: imposition des mains et onction,
onction des malades
: onction.

Chaque sacrement a une dimension communautaire. Ça paraît moins avec le sacrement de la réconciliation, mais il en a une. Avant, il se vivait devant la communauté rassemblée. Maintenant, l'aveu et l'absolution se font en privé, le prêtre représentant Dieu bien sûr mais aussi la communauté. Les autres parties de la célébration du sacrement se font la plupart du temps en communauté: lecture et réflexion autour de l'Écriture, prise de conscience de l'amour extraordinaire de Dieu pour nous, prise de conscience que je ne réponds pas toujours très bien à cet amour (examen de conscience), action de grâce.

Les sacrements sont tous des signes d'amour,mais signifient aussi autre chose (ex.: baptême et confirmation: engagement dans la foi; mariage: engagement en couple et envers une famille…). Celui de la réconciliation ne fait que parler d'amour.

Avant, l'accent était mis sur nos péchés et notre condition pécheresse. C'était centré sur nous et nos "bibittes". On appelait d'ailleurs ce sacrement "pardon", mettant ainsi l'emphase sur nos péchés et la guérison opérée par Dieu. Aujourd'hui, on se recentre (heureusement) sur Dieu et son amour. C'est ça qui est important. Pour mieux visualiser ça, Je vous propose un premier exemple avec un store: quand on ouvre le store le matin au grand soleil, le spectacle est magnifique! On voit cependant la poussière sur les meubles et dans l'air. Mais rappelons-nous que ce qui est important ce n'est pas la poussière, mais le soleil!! Quand nous accueillons Dieu et son Amour en nous, Il éclaire des zones d'ombres et de poussière, mais ce qui est important c'est son Amour et non nos zones d'ombre.

Dieu nous pardonne instantanément dès qu'on fait de quoi de mal. En ce sens, on peut dire qu'on n'est pas pardonné par le sacrement de la réconciliation vu que Dieu nous a déjà pardonné au moment même où on a fait le mal. Par contre, on peut être pardonné et ne pas avoir encore accueilli le pardon… (D'où une raison pour l'appellation de "réconciliation"). On peut être pardonné et ne pas le savoir, ou le savoir et ne pas l'accueillir. On peut pardonner et l'autre ne le sait pas, ou bien le sait mais ne l'accueille pas encore… Dans le sacrement de la réconciliation, on célèbre le pardon (déjà donné) et on laisse Dieu nous travailler le coeur et nous donner la grâce d'accueillir son pardon. En ce sens, on vit le pardon comme on reçoit un baiser d'amour: on aimait déjà avant le baiser. L'amour était déjà donné avant, mais pendant qu'on s'embrasse, on est en train d'aimer et ce baiser renforce l'amour. Dans le sacrement de la réconciliation, on accueille le pardon (déjà donné) de Dieu. On laisse la chance à Dieu de nous travailler le coeur pour accueillir son pardon (déjà donné au moment même où nous avons péché mais pas encore accueilli). On vit le pardon et la relation avec Dieu en est renforcée, une réconciliation s'opère.

Dans le sacrement, Dieu nous redit qu'Il nous aime. Il n'a pas besoin du sacrement pour nous aimer. Il s'en sert pour refaire le lien brisé ou affaibli avec Lui. Il s'en sert pour que nous puissions nous réconcilier avec Lui. C'est un sacrement pour nous, pas pour Lui.

On ne va pas vivre ce sacrement pour énumérer tout ce qu'on a fait de mal depuis le dernier coup qu'on l'a vécu. On y va Pour accueillir l'Amour extraordinaire de Dieu pour nous, pour refaire le lien avec Lui par sa grâce, et chercher la force pour tenir bon dans la préservation et le renforcement de ce lien d'amour entre Dieu et nous. On va donc avouer ce qui nous amène à briser ce lien, dire ce qui nous pèse sur le cœur: une, deux, trois difficultés importantes qui me coupent de Dieu et des autres et qui me fatiguent (et desquelles naissent souvent tous nos autres torts…). Il s'agit de reconnaître et d'avouer "mon péché" qui me fait faire "des péchés".

La sacrement de la pénitence et de la réconciliation, c'est un peu comme dire "Je t'aime": on aime bien avant de le dire, et on le dit souvent, mais le redire c'est une façon de le rappeler et de le réaliser encore, de le rendre présent, car en le disant, on aime. Après que ce "je t'aime" a été prononcé et accueilli, la relation est encore plus forte.

Voici un deuxième exemple avec notre store. Pécher, c'est baisser le store en plein jour. C'est se couper de la lumière du soleil. Le soleil (l'amour de Dieu) luit tout le temps, mais on s'en coupe volontairement. Avec l'aide de Dieu, on peut écarter de temps en temps les lamelles du store et se laisser éclairer un peu (prière, eucharistie, bonnes actions…), mais le vrai moyen de laisser Dieu nous aimer comme Il le souhaite est de lever le store au complet, toujours par la grâce de Dieu: le sacrement de la réconciliation. C'est le meilleur moyen pour laisser Dieu nous inonder le coeur de son amour.

Après avoir parcouru ce ramassis de réflexion concernant le sacrement de la pénitence et de la réconciliation, qu'en dites-vous? En tout cas, moi, je l'aime ce sacrement qui m'aide à mieux approfondir et à accueillir encore et encore cet amour extraordinaire et infini que Dieu nous porte. Je Le remercie de nous en faire cadeau pour pouvoir refaire le lien brisé avec Lui!

Bonne et sainte réconciliation!

Pardon ou réconciliation?

Comme il arrive souvent durant l'Avent, des célébrations communautaires du sacrement de la réconciliation ont été organisées dans plusieurs paroisses. Depuis quelques années, j'entends de plus en plus l'appellation "pardon" au lieu de "réconciliation" pour ce sacrement. Curieusement, cette année, je n'ai pas du tout entendu "réconciliation" dans aucune publicité dont j'ai eu connaissance. De même, aucune mention de la réconciliation durant la célébration à laquelle j'ai participé. On a parlé de pardon. Mais comment donc s'appelle ce sacrement?

Je ne connais pas les dates précises des changements de noms qu'a connus ce sacrement. Selon l'accent mis de l'avant, on l'a compris et appelé différemment au fil du temps. Pour mes grands-parents, c'était la confession ou plus communément la "confesse". Puis pendant quelques années, on l'a appelé le pardon. C'est cette appellation qui était en vogue dans les années 70, quand on m'y a initié. Puis dans les années 80, dans les écoles d'enseignement secondaire et collégial (vous devinez mon âge), on parlait de la réconciliation. Pendant ce temps, dans les facultés de théologie, on parlait du "sacrement de la pénitence et de la réconciliation".

Au milieu des années 90, la CECC (Conférence des évêques catholiques du Canada) sortait un document important à ce sujet, écrit par le père Raymond Vaillancourt. Le sacrement porte alors le nom de "sacrement de la réconciliation des pénitentes et des pénitents". On met l'accent sur l'amour de Dieu et la reprise de la relation brisée par le péché. On met aussi l'insistance sur la qualité de la personne qui veut vivre ce sacrement: une pénitente ou un pénitent, c'est-à-dire une personne qui veut vivre une conversion, un retour à Dieu dont on s'est éloigné par le péché.

Suite à la publication de ce document, les évêques de l'inter-Québec (diocèses de Québec, La Pocatière, Chicoutimi, Trois-Rivières et Nicolet) publient une brochure fort intéressante qui résume le document de la CECC. On y appuie les mêmes accents et on insiste sur l'appellation "sacrement de la pénitence et de la réconciliation" comme dans les milieux universitaires. Une vaste campagne d'information et de sensibilisation se fait à ce moment dans plusieurs diocèses du Québec en 1998. Dans le diocèse de Québec, c'était le début des célébrations "ordinaires" de la réconciliation avec absolution collective, qui ont été arrêtées par le Vatican quelques années plus tard, pour n'être célébrées que de façon "extraordinaire", par exemple pour des soldats partant au front dans les heures qui suivent.

Dans les années qui suivirent, l'appellation officielle n'a pas changé. Monsieur le cardinal Marc Ouellet publiait d'ailleurs en 2005 une lettre pastorale intitulée: "Lettre pastorale sur la pratique du Sacrement de pénitence et de réconciliation".

Plus communément et plus commodément, on appelle ce sacrement le "sacrement de la réconciliation".

Notre façon de l'appeler est importante car elle montre l'accent qui est important pour nous. Pardon fait référence à un sacrement "machine à laver" dans lequel j'entre sale et duquel je sors propre. L'accent est mis sur moi et mon péché. Réconciliation fait plutôt référence à la relation que Dieu et moi entretenons.  L'accent est mis sur Dieu et son Amour infini et un nouvel élan dans notre vie amoureuse ensemble et avec nos frères et nos soeurs. C'est cet accent qui prévaut avec justesse dans notre Église et c'est lui qui doit être mis de l'avant. Ce sacrement est affaire de relation et d'Amour et non de linge sale.

Juste pour enfoncer un peu plus le clou, je tiens à rappeler que l'appellation "pardon" a été mise de côté et n'est plus utilisée depuis une trentaine d'années déjà. Même un évêque reconnu conservateur comme le cardinal Ouellet ne l'utilise plus...

Vive la réconciliation et son souffle dynamisant!

dimanche 9 janvier 2011

Bonne année 2011!!

L'année 2011 est déjà bien entamée mais il est toujours temps pour faire du bien alors voici mes voeux pour 2011: je vous souhaite la santé et tout ce que Dieu désire pour vous!

Bonne année!

Denis